Je suis parti au gré du vent, c’est un peu un rêve de gamin

 

Durant un mois, Christian, jeune retraité, a sillonné les routes d’Italie et de France à vélo. Dans un premier temps, il souhaite se rendre au Burkina Faso avec son frère de coeur, Mahamoudou Tapsoba, artiste burkinabé. Celui-ci ayant été retenu par des obligations professionnelles, ce voyage n’a pas pu se faire. Il décide alors de partir seul à partir du lac Majeur, en Italie. Une première étape dans un éco-village, Damanhur, l’amène à rencontrer des citoyens vivants dans le respect total de l’environnement et œuvrant à protéger leur vallée. Après un passage à Turin, avec ses friches industrielles et ses bâtiments désaffectés, le voyageur franchit le col de l’Echelle pour rejoindre la France. « Je suis passé avec mon vélo, équipé comme un parfait européen, donc pas de souci, raconte le sexagénaire, mais de nombreux migrants tentent ce passage au péril de leur vie, et se font refouler ». Christian, apprécie les verts paysages de la vallée de la Durance. »Ici, le cadre de vie est préservé, grâce à l’action d’une personnalité locale, Emilie Carles, qui s’est battue pour qu’aucune autoroute ne soit construite dans sa vallée, explique-t-il. La nuit, j’y ai vu des étoiles filantes, on en voit rarement quand on n’est pas en pleine nature ». Parmi les belles rencontres, il cite Magali et Elise ayant fait de leur gite un lieu différent, apportant leur aide dans l’insertion des migrants. Ou cette femme vivant à l’ancienne, près de son fourneau, de ses poules et de son chat, se satisfaisant de ce qu’elle a. Ou encore cet artiste souriant au cycliste, lui proposant de partager son repas. Christian, est ravi de trouver, au détour d’un virage, une ferme fleurie où l’herbe pousse librement, il explique : « J’ai vu tellement de champs grillés par les désherbants, que voir des fleurs en liberté éclairait ma journée. » Il poursuit : » Mais j’ai vu des aberrations comme ces camions, portugais et polonais, qui se croisent, transportant chacun, des voitures de même marque. Dans la vallée de l’Eyrieu, la piste cyclable est aménagée sur une ancienne voie ferrée à côté d’une route, un non-sens à mon avis. » Le constat du voyageur est tel : « Si la Nature, dont on fait partie, est détruite par endroit, de plus en plus de gens en prennent conscience et se battent pour revenir à une ligne environnementale plus raisonnable. »

Bravo Christian