Communiqué de presse

Pour un déconfinement qui ne soit pas une déconfiture

Même si elle possède quelques savants fous, Marseille ne fait pas exception face à la pandémie de Covid-19 qui sévit partout sur la planète. Ses habitants, eux aussi, doivent respecter pour quelque temps encore le confinement et devront respecter pendant longtemps également la distanciation physique pour éviter que le virus ne se propage.

Ce qui fait en revanche la singularité de notre ville, c’est bien l’aménagement de son espace public, c’est-à-dire à 95 % celui de l’aménagement de la rue.

Il n’existe pas d’autre ville en France où les trottoirs sont à ce point exigus que l’on doive bien souvent, pour croiser un autre piéton, lui céder le passage. Les voitures ont à ce point envahi la ville que ses trottoirs se retrouvent réduits à peau de chagrin. Et bien que moins larges que ces automobiles, ils doivent encore accueillir leur stationnement, pourtant illégal, mais en complicité avec la mairie.

Le cycliste n’en est pas pour autant mieux loti. Exclu de fait des trottoirs et c’est bien normal, il doit partager la voirie avec les automobiles. Autant dire, tenter d’utiliser ce qui lui reste pour se déplacer, car il ne va pas tenter le rapport de force. Là aussi, notre ville a su montrer sa singularité en recevant plusieurs fois des récompenses comme capitale de la voiture ou pire ville pour le vélo.

Alors que la ville de Grenoble a comptabilisé qu’il faudrait retirer 100 000 des 250 000 grenoblois qui prennent les transports en commun tous les jours pour pouvoir respecter la distanciation physique, comment la ville de Marseille, elle, envisage de transporter les 850 000 marseillais et marseillaises voire les 2 millions de métropolitain.e.s ?

À Marseille plus qu’ailleurs, il est nécessaire, comme l’a demandé la ministre Elisabeth Borne, d’aménager la ville afin d’étendre la cyclabilité et la marchabilité, nécessaires à la distanciation physique. De telles démarches ont déjà débuté depuis plus d’un mois dans plusieurs villes du monde et certaines villes françaises prennent des mesures, comme à Montpellier le 13 avril ou en région Île-de-France avec l’annonce par sa présidente d’une enveloppe de 300 millions d’euros programmés.

À Marseille plus qu’ailleurs, il est nécessaire que la métropole et la mairie mettent en place rapidement des mesures permettant la marche à pied et le vélo pour éviter que la ville ne replonge dans une deuxième vague d’épidémie. C’est pourquoi le Collectif Vélos en Ville a proposé à la métropole et à la mairie un cahier de propositions de mesures à mettre en œuvre et les invite à une collaboration le plus rapidement possible avec lui pour éviter une nouvelle déconfiture dans la gestion de cette pandémie et une nouvelle vague comme le fut la peste de 1720.

À Marseille plus qu’ailleurs, la peste est devenue la voiture individuelle.

Contact presse : 06 95 40 50 80