Les ateliers vélos, on le dit tous assez, ça crée du lien social, c’est un lieu de sociabilisation, c’est un espace de solidarité...les deux ateliers que l’on vous présente ici ont décidé de décliner cet aspect d’une façon bien particulière…

(le texte ci-dessous est en grande partie une traduction des textes des sites internet http://thebikeproject.co.uk et http://www.ciclofficinasociale.com/)

The Bike Project

"The Bike Project" est une “communauté de réfugié·e·s, mécanicien·ne·s et bénévoles” située dans le sud de Londres. Le but est de fournir des vélos aux réfugié·e·s et aux personnes demandant l’asile politique.

Une étude a montré que 71 % des résident·e·s de Londres issu·e·s des minorités ethniques affirment n’avoir jamais fait de vélo. Pour les femmes uniquement 28% sont déjà montées sur une bicyclette.
C’est pourquoi "The Bike Project" se bat pour changer les pratiques et les mentalités, certaines communautés ne voyant pas le vélo comme un mode de transport. Le projet lutte également pour l’équité sociale.

L’atelier récupère des vélos, les répare et les distribue. Tout au long de la semaine les mécanicien·e·s effectuent la plus grosse partie de la remise en état des vélos ; lors des sessions publiques il·le·s accompagnent les bénévoles et les réfugié·e·s/demandeur·euse·s d’asile à faire les petites réparations : une permanence le jeudi (pour ceux et celles qui n’ont pas encore de vélo), et une permanence le vendredi (pour celles et ceux qui ont déjà un vélo). A ces permanences tout le monde est bienvenu pour réparer un vélo, qui sera par la suite attribué à une personne.. C’est l’occasion de rencontres, d’échanges...le but étant aussi de s’aider les un·e·s les autres.

Par ailleurs, The Bike Project organise des sessions pour apprendre aux femmes immigrées à faire du vélo, dans un environnement uniquement féminin. Un vélo leur est prêté lors des différentes séances et leur ai donné à la fin des dix sessions hebdomadaires.

A côté de ces activités l’atelier offre un service de réparation “sur site” : il se déplace sur un lieu de travail en début de journée, et les employé·e·s récupèrent leur vélo réparé à la fin du même jour. Tous les bénéfices sont alors reversés à l’association.

La Ciclofficina sociale

La Ciclofficina sociale, située à Milan en Italie, est un atelier vélo qui, comme son nom l’indique, a un but social. En effet, il est particulièrement destiné aux jeunes ayant une fragilité psychique, un handicap, ou qui sont d’origines étrangères...plus généralement aux personnes qui ont des difficultés à trouver leur place dans la société.
Cet atelier est conçu comme un laboratoire éducatif dans lequel la mécanique vélo permet la formation sociale et l’insertion professionnelle des personnes défavorisées.
La bicyclette est perçue comme la métaphore de la vie. En effet, en vélo comme dans la vie, il y a des hauts et des bas, parfois c’est difficile, parfois ça roule tout seul...
Le vélo est utilisé comme un outil d’insertion, de formation et favorise la relation entre les gens. Lorsque l’on fait l’entretien, la réparation d’un vélo, c’est aussi "un peu moi-même que je répare..."
Le projet vise l’autonomie des personnes par l’acquisition de compétences et par la prise de confiance en elles.

Tout ceci est mis en place par différentes missions spécifiques dédiées à ces jeunes en difficulté :
 Mise en place d’un cadre éducatif protégé en dehors du contexte familial avec des éducateur·ice·s professionnel·le·s pour favoriser l’accompagnement vers une socialisation.

  • Faciliter l’acquisition de compétences et développer les capacités logiques cognitives à travers la pratique de la mécanique
  • Développer la mise en réseau et favoriser l’échange avec les autorités locales
  • Défendre la culture de la bicyclette et les valeurs qu’elle véhicule
  • Promouvoir l’éducation à des modes de vie respectueux de l’environnement en mettant l’accent sur les notions de valorisation et de mobilité durable.

La Ciclofficina sociale comme la plupart des ateliers est également ouvert à tous les publics en gardant une attention particulière aux jeunes en difficulté. Comme dans les autres ateliers, des vieux biclous sont réparés et ressuscitent, et comme dans les autres ateliers la quête de pièces, de vélos et de bénévoles est de mise…

Article préparé par Delphine, de Récup’R, Bordeaux