Un cycliste confirmé qui accompagne un débutant pour l’aider à se lancer : l’idée a séduit Benoit et Kasia. Ils se sont tous les deux inscrits sur la carte « covélotaf » de MDB, pour un trajet entre Maisons-Laffitte, dans les Yvelines, et la Défense. Ils nous racontent leur expérience.

 

Quelle est votre pratique du vélo ?

Benoit : Je viens du vélo sport : vtt, route, piste… Depuis 10 ans maintenant, je fais aussi du vélotaf. Ça me donne une sécurité sur mon emploi du temps. Je sais qu’à vélo je mets 25 minutes entre Maisons-Laffitte et la Défense. C’est efficace, contrairement à la voiture. Et pourtant je suis fan d’automobile ! Je ne pourrais pas vivre sans. C’est juste que ce n’est pas le meilleur moyen de locomotion au quotidien.

Kasia : J’ai appris à faire du vélo enfant, mais lorsque je suis arrivée en région parisienne en 1995 j’ai tout laissé tombé. J’avais peur. Les rares fois où j’ai roulé, j’étais pétrifiée. Les voitures te rasent, accélèrent pour passer au feu et font comme si elles ne te voyaient pas. Du coup, je prenais mon auto pour aller à la gare (1,2 km) et payais 600 euros de parking par an. Et puis en 2013, j’ai eu un déclic en voyant un vélo pliant. J’ai réalisé que je pouvais aller prendre mon train avec mon vélo, l’embarquer, et le reprendre pour finir le dernier kilomètre jusqu’à mon boulot. Tout ça sans craindre le risque de vol.

Pourquoi vous-êtes vous inscrit sur la carte « covélotaf » ?

Benoit : Je l’ai découverte sur Facebook. Je me suis dit : « Pourquoi pas aider un cycliste à franchir un cap ? » Mais, je ne m’attendais pas à être contacté. Quand j’ai été mis en relation avec Kasia, j’ai réalisé. Mince, il va falloir que je bouscule mes habitudes et que j’encadre quelqu’un. Est-ce que je serai capable de le faire ?

Kasia : J’ai de l’expérience, mais j’ai encore besoin d’être rassurée. À deux, je me dis que les voitures seront plus en alerte. Donc quand j’ai vu la carte sur Twitter, je n’ai pas hésité !

Et comment ça s’est passé ?

Benoit : Très bien. J’ai eu de la chance, Kasia était déjà à l’aise sur un vélo. Heureusement, parce que sur ce trajet je ne laisserais même par rouler mes enfants. Après, on n’a pas trop eu l’occasion de discuter. C’est compliqué en ville de rouler à deux de front, il n’y a pas la place. Et puis, on ne faisait pas une balade, c’était un trajet utilitaire domicile-travail. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir pu la raccompagner le soir, là où à mon sens la circulation est la plus compliquée. Mais je pense que je vais la recontacter pour rentrer une fois ensemble par les boucles de la Seine.

Kasia : Nous ne sommes pas du tout le même genre de cycliste. Benoit, c’est un ninja ! Il met 25 minutes, là où moi je mets une heure. Mais il a fait attention à moi, ce qui était très agréable. J’aurais bien aimé qu’il me recontacte pour renouveler l’expérience. J’ai aussi réalisé qu’il n’y avait pas d’autre itinéraire que celui que je prenais déjà. On emprunte près de 80 % d’aménagements cyclables, sauf qu’ils ne sont pas du tout agréables. C’est sur les trottoirs, ce qui nous oblige à slalomer entre les piétons et les sorties de garage. Au final on retourne sur la route, où ce n’est pas mieux. Contrairement à Paris, en banlieue le vélo n’existe presque pas. Les automobilistes n’ont pas encore l’habitude de nous voir. Ils roulent beaucoup trop vite.

>>> Retrouver la carte « covélotaf « en cliquant ici.

Article paru pour la première fois dans notre magazine Roue Libre n°158.