Dans le cadre de la prochaine élection municipale (1er tour le 15 mars, 2nd tour le 22 mars), nous avons sollicité l’ensemble des candidats et candidates déclarés à Montrouge.
Les leviers d’actions du maire et son conseil municipal sont nombreux et importants en matière de promotion du vélo : aménagement et réglementation de la voirie, plans de déplacement ou d’urbanisme, police municipale, politique de stationnement,…
Sur les 5 candidats contactés, 4 nous ont répondus. Nous les avons rencontrés en décembre et en janvier, en leur fournissant notre plan vélo comme argumentaire et un engagement comprenant 31 propositions.
Nous avions laissé la possibilité aux candidats d’annoter nos propositions ainsi que de compléter leur réponse par un propos introductif.

Voici leurs engagements (par ordre alphabétique du nom de la tête de liste) :
liste Pour Montrouge, menée par Boris Gillet
liste Demain Montrouge, menée par Juliette Méadel, engagement complété par un propos introductif.
liste Montrouge Ecologique et Solidaire, menée par Aurelien Saintoul
liste Montrouge Mérite Mieux, menée par Joaquim Timoteo

Le maire sortant, Etienne Lengereau, menant la liste Montrouge Ensemble n’a pas souhaité nous répondre.

En synthèse, les quatre candidats et candidates rencontrés se disent pro-vélo et sont prêt à promouvoir le vélo dans notre ville.
Ils sont prêt à adopter un plan vélo, en concertation avec les usagers et les associations, dans le cadre d’un plan de déplacement pour certains.
Pas d’opposition non plus à créer des aménagements cyclables, sécurisés, dédiés, continus et interconnectés.
Certains candidats ont même montré un enthousiasme certain pour nos propositions concernant le développement d’une culture vélo, notamment concernant la flotte de vélo-cargos, et de solution de logistique urbaine à vélo.

Néanmoins, nous avons ressenti une certaine frilosité à rééquilibrer l’espace publique au profit des modes de déplacement actifs (vélos, piétons).
Ainsi, un seul candidat s’est engagé sur notre proposition de rendre payant le stationnement des deux roues motorisés pour donner un avantage comparatif aux autres modes de déplacement. Cette mesure est pourtant déjà en place dans des villes comme Vincennes, ou bien au programme de nombreux candidats à Paris.

Nous n’avons pas non plus senti une forte volonté de voir diminuer le stationnement dans les rues (cet engagement ne faisait pas parti de nos propositions). Sujet sensible pour les candidats suite à la mobilisation citoyenne en réaction au changement tarifaire du stationnement à Montrouge.
Pourtant là aussi, à Paris ou ailleurs, des candidats s’engagent à diminuer le nombre de places de parking pour rééquilibrer l’espace public pour les moyens de mobilités actifs ou pour d’autres usages.

De plus, certains candidats nous ont opposés les potentiels conflits avec les piétons ou le comportement irresponsable des cyclistes comme argument pour ne pas généraliser les cédez le passage cyclistes ou les doubles sens cyclables.
Notre position est claire à ce sujet : les piétons sont les plus vulnérables, ils doivent donc être respectés par les cyclistes (notamment en respectant la priorité sur les traversées piétonnes). Les infrastructures cyclables ne doivent pas se faire à leur détriment.
Néanmoins, nous regrettons cette mise en avant des conflit des piétons avec les cyclistes ou de ces comportements certes déplorables mais minoritaires.
En effet, la dangerosité et la fréquence des accidents piétons/cyclistes est bien plus faible que les accidents entre les piétons (ou cyclistes) et les véhicules motorisés.
De plus, un cycliste peut être tenté de se réfugier sur le trottoir en l’absence d’un double sens cyclable, ou si le trafic est trop important sur la voie qu’il souhaite emprunter. Un cycliste peut aussi franchir un feu rouge afin d’éviter de démarrer avec les autres véhicules et de risquer de se faire déstabiliser (d’où l’utilité des sas vélos, malheureusement peu respectés lorsqu’ils existent).

Nous n’écartons pas les problèmes, et sommes prêt à en débattre, mais n’oublions pas que la principale source de nuisances et d’accidents sont les véhicules motorisés.
Mais nous sommes confiant que dans des rues apaisées, avec des infrastructures adaptées, les conflits piétons/cyclistes diminueront.

A noter aussi, l’extension du Velib pas forcément retenu par tous. Il paye sa médiocre qualité de service, son coût important pour les communes et la structure de son contrat.
Un système de location courte durée répond pourtant à des besoins qu’un vélo personnel ne couvre pas. Il permet l’intermodalité (je prend un Vélib sur une partie de mon trajet) et permet de résoudre les problématiques de stationnement et les craintes de vol/dégradation.

Ces engagements et ces rencontres montrent que la place du vélo progresse dans le positionnement des candidats. Il reste néanmoins encore du chemin à parcourir pour rééquilibrer l’espace public. Nous continuerons donc à promouvoir le vélo dans notre ville auprès des futures élu.e.s.