Hervé Bellut, Organisation Bus Cyclistes

 

Je ne suis pas le seul à recevoir ce type de remerciement, qui fait chaud au cœur et finalement incite à continuer l’action. La dernière occasion était à la remise des trophées de la mobilité à Toulouse. Une personne dont le visage ne m’était pas complètement inconnu s’approche de moi pour me dire cette petite phrase. Il s’agissait de la DRH d’une grande société que j’avais visitée un an auparavant pour une séance de dédicace de mon livre « de la voiture au vélo » lors d’une journée vélo. Elle m’avait exprimé ses dernières réticences avant de franchir le pas, et nous en avions discuté. La lecture de mon livre fût l’ultime élément l’ayant aidé à mettre le pied à la pédale. 

Si l’effet a été marquant pour cette personne, et que le remplacement de la voiture par le vélo pour son trajet quotidien lui apporte de la joie au quotidien, son témoignage n’est pas neutre non plus. 

En effet, par une sorte de pudeur, nous n’osons que très rarement interférer dans la vie d’autrui. Au nom d’une sorte de non-ingérence, voulant respecter la quiétude de l’autre, nous ne nous permettons pas même de lui transmettre nos passions et convictions. Il est rare d’aller frapper à l’improviste chez un ami, alors que la plupart aimeraient recevoir de la visite et gardent leur porte ouverte. Tout cela crée de l’inertie et limite la progression d’idées et de comportements qui pourtant seraient d’un grand bienfait pour la société.

 

Ces témoignages, qui se sont reproduits de nombreuses fois, ont fini par me convaincre moi-même d’oser être plus insistant, voire incisif dans mes argumentations. Car c’est bien principalement par ignorance que le vélo n’est pas davantage utilisé pour les déplacements, et ceux qui ont franchi le pas aiment s’en enthousiasmer et partager leur expérience. Et il n’est pas rare que j’entende une personne se demander pourquoi elle ne l’a pas fait plus tôt.

Cela reste vrai, et les choses évoluent. Bientôt, l’effet de mode rendra l’usage du vélo en France de plus en plus fréquent et facile. Nous perdrons alors un avantage argumentaire rare que nous avons par rapport aux pays qui pratiquent déjà beaucoup, comme le Danemark ou les Pays-Bas.

 

Là-bas, quand on fait du vélo, on est tel un MOUTON dans le troupeau, ici, quant on fait du vélo en ville, on est un PIONNIER.

Profitons-en, ça ne durera pas.

N.B. Pensez à offrir le livre « de la voiture au vélo » pour les fêtes, c’est une façon de proposer un changement de vie à vos amis qui… vous remercierons d’avoir insisté.

 

Hervé Bellut

Directeur de l’Organisation Bus Cyclistes   

http://www.buscyclistes.org

Auteur du livre "De la voiture au vélo", éditions Dangles