Cette semaine était celle de la mobilité à Martigues. Pour l’occasion ont été réalisés un certain nombre d’aménagements temporaires pour les cyclistes qui perdureront s’ils rencontrent du succès.

L’association m’a demandé, à moi qui ai 78 ans, de faire une analyse de mon ressenti vis-à-vis de ces aménagements, qui sera forcément subjective.

Les ponts (et l’Île)

Je commencerai par les ponts qui constituent un réel souci à Martigues.
Tout d’abord l’un des deux ponts bleus : la partie pavée du très large trottoir est dorénavant réservée aux cyclistes, tandis que la partie en bois est pour les piétons. Il y a longtemps que je passe par là, donc pour moi c’est très bien.
À la sortie de ce pont, on passe sur des pavés pour rejoindre le pont levant et il faut traverser la chaussée pour rejoindre le trottoir côté étang qui est en principe réservé aux cyclistes, mais malgré des panneaux l’interdisant aux piétons, de nombreux piétons continuent de l’emprunter. J’ai emprunté ce trottoir de nombreuses fois durant cette semaine et ça s’est très bien passé avec tous les piétons que j’ai rencontrés, contrairement à ce qui se passait avant et que j’entendais des remarque désobligeantes de la part de certains piétons.
La difficulté est quand on rencontre un cycliste sur la partie mobile du pont : le trottoir est très étroit et il vaut mieux que l’un des deux s’arrête en laissant de préférence la priorité à celui qui grimpe la côte.

Jonquières

À la sortie du pont il y a un cheminement qui passe sous le pont et que j’ai trouvé un peu acrobatique : il y a d’abord un tournant très serré et ensuite un rétrécissement du trottoir sur lequel on est censé rouler qui m’a obligée à mettre pied à terre.

De là on longe le quai Alsace-Lorraine sur le trottoir à partager avec les piétons pour rejoindre la voie verte qui longe l’avenue Ziem. Je suis ravie de pouvoir emprunter ce trottoir que je ne prenais avant que lorsque je ne voyais pas de piéton en vue. Le revêtement est très dégradé, mais pour moi cela vaut mieux que de rouler au milieu de la chaussée à cause de plusieurs rétrécissements et au moins je n’entends plus le vrombissement des moteurs quand enfin les conducteurs énervés ont réussi à me doubler.
Pour revenir sur le cours du 4 septembre, on peut éviter une partie du boulevard Mongin en prenant le boulevard Lucien Degut et en tournant à gauche à contresens dans la rue Paul Lucien Pascal, assez peu fréquentée. Il faut faire attention au bout car il y a un rétrécissement et on continue à contresens sur une portion du boulevard Mongin, mais il y a presque toujours des voitures stationnées sur la partie réservée aux cyclistes.

Ferrières

Une fois sur l’esplanade des Belges puis la place des martyrs, on traverse pour rejoindre le pont levant côté étang et ensuite on reprend le même itinéraire qu’à l’aller ce qui nécessite de traverser la rue en bas du pont ou bien on reste du même côté et on va prendre l’autre pont bleu côté étang (passage obligé sur la chaussée) et l’itinéraire balisé longe le quai Maurice Tesse puis le quai des Girondins : là il faut se faufiler entre les piétons et les tables des cafés et restaurants, ce n’est pas toujours évident mais avec un peu de bonne volonté on y arrive.

Au bout, on traverse pour prendre à contresens le quai Paul Doumer puis l’avenue Louis Sammut sur une piste cyclable à deux voies isolées de la chaussée par des séparateurs blancs et rouges. Ce devrait être le rêve, ce qui a été le cas le matin du jour de l’inauguration, le 20 juin. Mais voilà, dès l’après-midi de ce même jour, les riverains ont déplacé les séparateurs au beau milieu de la piste pour pouvoir rentrer leurs voitures chez eux. Pour avoir emprunté deux ou trois fois quotidiennement cette piste dans un sens et dans l’autre, j’ai dû plusieurs fois déplacer des séparateurs pour pouvoir circuler.

Piste cyclable à double sens de l’avenue Louis Sammut, régulièrement les séparateurs sont déplacés, ce qui rend le sens ouest-est difficile

Et j’émets une réserve sur la sécurité de ladite piste. Quand on va vers l’hôtel de ville, pas de danger, on voit les voitures arriver en face. Mais quand on revient, il y a deux endroits qui posent problème : les voitures qui tournent à gauche pour entrer sur le parking du stade Francis Turcan ou pour tourner dans la traverse Paul Doumer ; elles coupent la piste cyclable et comme elles arrivent par derrière, on ne les voit pas et on risque fort de se faire renverser, ce qui a failli m’arriver, mais, avant, j’avais regardé mon rétroviseur.
Parmi tous les aménagements réalisés, il y a aussi une piste cyclable à double sens isolée de la chaussée par des séparateurs avenue Frédéric Mistral que je n’ai pratiquée qu’une seule fois. Elle ne m’a pas semblé d’un grand intérêt car j’ai l’impression qu’elle n’aboutit nulle part et il y avait déjà un contresens cyclable.

Conclusion

En conclusion je dirai que ces aménagements, même s’ils ne sont pas parfaits me conviennent parfaitement et me permettent de rouler en sécurité sans risquer d’enfreindre le code de la route (ce que je faisais avant!). Libre aux cyclistes pressés de continuer à rouler au milieu des voitures, ce que je les vois faire. Et je souhaite que ces aménagements soient pérennisés pour inciter des cyclistes moins audacieux, comme c’est mon cas, moins à l’aise ou plus lents que les « cyclistes rapides » à rouler davantage à vélo. Quant aux piétons, le partage avec quelques cyclistes d’un peu de ce qui était leur espace devrait bien se passer à condition que les cyclistes ne roulent pas trop vite sur ces espaces.