À la demande du maire, nous l’avons rencontré lui et son équipe à l’hôtel de ville de Montrouge le vendredi 27 septembre dernier.

La municipalité s’est dite pro-vélo mais soulève la nécessité de partager l’espace public entre les usagers. Nous regrettons toutefois la volonté d’un rééquilibrage de celui-ci au profit des modes de déplacements actifs.

Le maire accueille favorablement l’idée d’un comité des mobilités, mais a repoussé sa mise en place à après les municipales de mars 2020.

Un plan vélo va être présenté publiquement sous peu (après avoir été présenté aux comités de quartiers). Il contient plusieurs mesures plus ou moins heureuses.

Les points positifs que nous retenons :

  • La mise en place des cédez le passage cycliste (aux feux). Nous espérons voir leur généralisation sur l’ensemble de la commune. 
  • Le développement du stationnement vélo. Nous avons déjà vu apparaître de nouveaux arceaux vélos.
  • La question de la continuité, et notamment vis-à-vis des aménagements des communes limitrophes semble être prise en compte et envisagée dans les futurs réaménagements.

Les points où nous sommes plus réservés :

  • La mise en place de bandes cyclables dans certaines rues. Nous avons vu cet été apparaitre quelques nouvelles peintures sans vraiment comprendre La mairie admet des erreurs dans ces réalisations, notamment dans les rues pas assez large pour accueillir cet aménagement. Nous nous montrons sceptique sur la réelle utilité de ces aménagements, dans des rues à faible trafic, à moins que le seul objectif de la mairie soit d’augmenter par ce moyen le nombre de kilomètres d’aménagements cyclables. Nous jugeons même certaines nouvelles bandes cyclables dangereuses en légitimant les automobilistes pour dépasser sans respect de la distance latérale de sécurité (un mètre en ville). La mairie a malheureusement refusé d’entendre cet argument.
  • Nous regrettons l’absence de double sens cyclable, que la mairie repousse pour 2021 (après l’adoption du Plan de Déplacement Urbain), qui sont pourtant les aménagements avec le plus de valeur ajoutée pour les cyclistes dans les rues résidentielles de Montrouge.
  • La mairie maintient son choix du côté gauche pour certains de ces aménagements, pour éloigner le cycliste des portières des voitures en stationnement. Nous dénonçons ces pistes cyclables inhabituelles et dangereuses. Enfin, certains aménagements se contenteront de simples pictogrammes vélo (comme actuellement rue Camille Pelletan ou rue du Poitou), avec la volonté affichée de “légitimer le vélo sur la chaussée”. Nous sommes assez inquiets de voir cet aménagement en pratique, les exemples cités reléguant les pictogrammes vélo à l’extrême bord droit de la chaussée et sont, à notre avis, contre-productifs. Nous demandons donc, si de tels aménagements doivent être mis en place, que les pictogrammes vélos soient au milieu de la chaussée et s’accompagnent d’une politique d’apaisement du trafic.

de plus, la mairie a annoncé un certain nombre d’améliorations sur les allées Jean Jaurès :

  • Des pictogrammes (noirs) vont être ajoutés sur la bande cyclable sur trottoir afin de la rendre plus visible.
  • Les panneaux d’obligation (rond) vont être remplacés par des panneaux d’indication (carré).
  • Un nombre limité de potelets, en entrée ou en sortie de piste cyclable, va être déposé.

Nous avons pu constater que MDB et la mairie ont des visions radicalement différentes de cet aménagement. Nous avons rappelé qu’un certain nombre d’engagements pris en réunion publique n’avaient pas été tenus et avons défendu le besoin d’un aménagement sur cet axe afin de répondre à tous les besoins des cyclistes, en promenade ou en déplacement utilitaire, à un rythme lent ou sportifs, ce qui n’est pas le cas actuellement. La mairie a maintenu une vision de bandes cyclables à développer pour la promenade, les déplacements utilitaires devant passer par la chaussée générale.

Nous avons enfin noté que cet aménagement était source de nombreux conflits d’usage, notamment entre les piétons et les cyclistes qui doivent se partager un espace mal délimité. La mairie a refusé d’entendre cet argument, arguant que le piéton est prioritaire en toutes circonstances et que les vélos doivent adapter leur allure pour respecter ce régime de priorité, y compris pour les piétons marchant sur la piste cyclable.

La mairie a néanmoins confirmé avoir pris bonne note de la rupture complète de continuité entre Paris et le centre de Montrouge, suite au passage de l’avenue de la République en sens unique du Sud vers le Nord. Une bande cyclable en contresens va être installée à l’automne, jusqu’à la rue Rabelais, protégée par la file de stationnement (qui sera décalée). La mairie refuse en revanche de réduire le nombre de files de circulation dédiées au trafic motorisés (deux voies de circulation générale + une voie de bus actuellement) et se contentera a priori d’une bande cyclable de 1.5m de large, zone d’emportiérage comprise, malgré notre demande de requalifier une file de circulation au profit des vélos.