Expérience intéressante chez nos cousins québecois : les cyclistes du quotidien se regroupent et se motivent en adhérant au réseau Vélo-boulot. Le site web du réseau permet à chaque cycliste de s’inscrire et de comptabiliser les kilomètres parcourus, l’argent économisé, etc. Des actualités, de nombreux conseils mais aussi des itinéraires "coups de cœur" sont également mis en ligne.

L’article dans la suite de ce billet...

Article de Caroline Rodgers via Cyberpresse.ca

"On voit souvent des initiatives de type “journée sans ma voiture” ou “semaine du transport actif”, destinées à sensibiliser les gens aux modes de transport actif et au vélo utilitaire. Mais ce sont des actions de courte durée.

Dans la région de Gatineau, au Québec, on a décidé il y a déjà quelques années d’encourager plus de travailleurs à se rendre au boulot à vélo en créant un organisme, le Réseau Vélo-boulot. Celui-ci regroupe des membres qui s’engagent, entre la première semaine de juin et le 22 septembre, à aller au travail à vélo au moins une fois par semaine. En s’inscrivant volontairement (et gratuitement !), ils reçoivent une carte de membre qui leur donne droit à des rabais chez certains détaillants, et ils reçoivent régulièrement des invitations à des événements de type “5 à 7″ où ils peuvent échanger de façon informelle sur leur expérience quotidienne.

Gaetan Provencher, l’un des organisateurs, fait la promotion du vélo depuis dix ans. Et il a bien des choses à dire ! Ce n’est pas toujours facile, m’a-t-il expliqué, de revendiquer des changements et des améliorations auprès des instances gouvernementales ou de trouver du financement pour réaliser des projets. Souvent, les élus se disent intéressés à appuyer des projets et des initiatives favorisant le vélo, mais la machine administrative est lourde et difficile à faire bouger. Il y a de la résistance au changement un peu partout, que ce soit chez les fonctionnaires municipaux ou au ministère des Transports. Rien que pour faire installer un compteur de vélos, il a fallu se battre, m’a-t-il expliqué. Autre difficulté : les différents groupes pro-vélo sont disparates et dispersés. Il y a un manque de concertation, selon lui.

Qu’à cela ne tienne, les gens du Réseau Vélo-boulot ne lâchent pas prise. Ils ont des idées ! Par exemple, celle de collaborer avec le groupe Citizens for Safe Cycling, à Ottawa, une autre ville canadienne. Cet organisme de bénévoles a développé un site internet où les cyclistes peuvent rapporter les problèmes qu’ils rencontrent sur la route. Le Réseau Vélo-boulot veut adapter l’initiative en français et l’étendre à son côté de la rivière. Et il y a d’autres projets sur la table, si on peut trouver du financement !

J’attire votre attention sur un bidule amusant du site : un calculateur Vélo-boulot qui permet de connaître votre dépense énergétique, ainsi que l’argent économisé en prenant le vélo plutôt que la voiture. Pratique !

Autre données intéressantes : en 2008, ses membres (61% d’hommes et 39% de femmes) ont parcouru ensemble 1,4 millions de km, soit une moyenne individuelle de 1030 km. La moyenne d’âge était de 41 ans. Ils se sont engagés à utiliser leur vélo un jour par semaine dans une proportion de 14,3%, 2 jours/semaine à 18,9%, 3 jours/semaine à 26,7%, 4 jours/ semaine à 21,6%, et 5 jours/semaine, à 18,6%.

Fait important à noter : environ 20% d’entre eux n’utilisaient pas ou presque pas leur vélo comme moyen de transport avant de devenir membres du réseau.

Remarque : je me demande pourquoi il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes qui utilisent leur vélo pour aller travailler. Mais je n’ose pas émettre d’hypothèses là-dessus !

Quoiqu’il en soit, c’est une bonne chose que des organismes bénévoles encouragent les gens à changer leurs habitudes, car le fait de prendre un petit engagement et d’être membre d’un réseau peut suffire, parfois, à donner un coup de pouce motivateur à ceux qui hésitent encore à tenter l’expérience du vélo-boulot."

Caroline Rodgers