Pour qui fréquente l’Atelier des Bouchers, à deux pas des quais et si proche de la Cathédrale qu’on peut distinguer la pomme dans la main de la statue du diable tentateur, il est parfois difficile de se souvenir que Strasbourg continue d’exister même au sud de la Krutenau ou à l’est de la gare. La tournée Arachnima nous permet chaque année de vivre au rythme du Strasbourg qui ne se voit pas dans les cartes postales, et à oublier les vélos rutilants du centre-ville pour rentrer dans une autre idée du vintage, faite de freins usés et de dérailleurs tués à force de levés. Arachnima s’installe dans huit quartiers de la ville des artistes, des sportifs, des sculpteurs sur bois, une forge, et surtout – dans les quatre quartiers de Koenigshoffen, Neuhof, Meinau et Hautepierre – les modules pédagogiques multicolores et les caisses à outils de Bretz’selle. Ici il n’y a pas assez de place pour décrire un mois de roues dégonflées et d’enfants qui utilisent les clés à l’envers. Mais on peut au moins écrire une bref carte postale de chaque quartier. Les enfants de KOENIGSHOFFEN, pendant l’Euro 2016, soutenaient tous l’Allemagne ou le Portugal. Sacha réussissait de temps en temps à surmonter le traumatisme et arrivait quand même à leur apprendre la différence entre un frein et une pédale pendant que nos voisins de tente construisaient un totem en bois dont les morceaux nous tombaient sur la tête. On aurait pu se protéger les yeux en regardant vers […]