Suite à la décision de la Mairie de Montrouge de maintenir le tronçon nord de l’avenue de la République en sens unique en direction de Paris, la continuité cyclable est rompue sur cet axe pourtant structurant pour les cyclistes montrougiens et les balnéolais. Face à cette régression de la place du vélo à Montrouge, l’association MDB Montrouge se mobilise pour demander à ce qu’une continuité cyclable cohérente et sécurisée soit restaurée sur cet axe.

La ville de Paris a récemment réaménagé cette sortie de ville avec de larges pistes cyclables praticables par toutes et tous (en nombre et quelle que soit leur aisance à vélo, confortables y compris pour des parents accompagnants leurs enfants à vélo) jusqu’aux portes de Montrouge. Depuis cet été, ils se heurtent à une déviation à l’entrée de Montrouge, redirigeant vers le boulevard Romain Rolland, très anxiogène et inadapté pour la plupart des cyclistes ! Un itinéraire alternatif s’était de fait mis en place en empruntant la place Émile Cresp (jusqu’alors autorisée à la circulation des vélos à la vitesse du pas). Au début de l’été, un arrêté municipal a été pris afin d’interdire la circulation aux cycles sur la place Émile Cresp, coupant de fait cette continuité a minima. Aujourd’hui, le seul itinéraire officiellement fléché reste donc par le boulevard Romain Rolland.

L’antenne de Montrouge de l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) a pu rencontrer M. le Maire le 27 septembre dernier. Face à nos questions sur le devenir de cet axe, il nous a fait part d’un aménagement à venir. Cet aménagement sous forme de bande cyclable protégée par une file de stationnement, d’une largeur réduite (d’autant plus dangereuse qu’il y a un risque d’emportiérage) n’est qu’une restauration a minima de la continuité cyclable, bien en-deça des préconisations du CEREMA pour des voies vélos capacitaires. Aussi, l’association MDB Montrouge organise un rassemblement le vendredi 4 octobre 2019 à 18h30 devant le Beffroi de Montrouge afin de peser pour un aménagement ambitieux, à la hauteur des enjeux de mobilité durable actuels, en réattribuant l’intégralité de la voie de trafic général inutilisée de l’Avenue de la République au profit des modes de déplacements actifs.

En effet, nous constatons aujourd’hui qu’une voie entière de l’avenue est actuellement inutilisée, suite à sa mise en sens unique. La mairie maintenant le sens unique définitivement, cette voie n’a plus d’usage. L’aménagement cyclable tel qu’envisagé par la mairie n’offre aucune continuité avec le confort et la sécurité des pistes en amont, fort empruntées (en étant un des points d’accès majeurs au Sud parisien) et qui ne permettent aucunement la cohabitation de tous les profils de cyclistes (cyclistes urbains rapides mais aussi de parents accompagnant leurs enfants à vélo). Pourtant, la seule façon d’envisager un réel report modal vers ce mode de transport écologique est d’offrir des pistes adaptées à toutes et tous, quelle que soit leur vitesse ou leur pratique. Des pistes cyclables a minima, comme ce fut le cas sur les allées Jean-Jaurès, à destination des seules personnes les plus vulnérables, en reléguant les cyclistes rapides sur la chaussée ne peuvent que construire l’opposition des modes de transport et ne sont pas à la hauteur de l’enjeu de mobilité durable dans une ville dense comme Montrouge.

Enfin, l’association MDB Montrouge dénonce également de façon plus générale l’absence de notion de réseau cyclable à Montrouge. Suite aux premières réalisations du « Plan Vélo », force est de constater qu’aucun axe structurant, essentiel aux déplacement de cyclistes de plus en plus nombreux et requérant des infrastructures dédiées et sécurisées (fort trafic routier sur ces axes), n’est concerné par des aménagements. En revanche, la municipalité a récemment tracé de nombreuses bandes cyclables dans des rues résidentielles, sans aucune plus-value pour les cyclistes. Pire, ces bandes sont perçues comme accidentogènes de par l’étroitesse des rues et la propension des voitures à dépasser un cycliste plus facilement en présence de marquage au sol, malgré l’absence de distance de sécurité.

Nous dénonçons une régression de la place du vélo à Montrouge, perçu comme un enjeu de promenade (tel qu’il l’a été rappelé à de nombreuses reprises publiquement par la collectivité lors des travaux sur les allées Jean-Jaurès) et non envisagé comme un réel mode de déplacement actif et durable. Cette vision rétrograde du vélo a été sanctionnée par les cyclistes par une note de 2.53 sur 6 attribuée à la commune de Montrouge au baromètre « Parlons-Vélo » organisé par la FUB en 2017, la classant 9e sur 12 parmis les villes de taille comparab