Aux prises avec le réchauffement climatique, contre le tabagisme ou encore l’obésité, des injonctions au changement visent les individus. Elles sont conjuguées à des aspirations au changement 2 .
Dans cette dynamique, la mobilité n’est pas en reste. Tout un chacun entend les appels à moins prendre l’avion et désire voyager ou bien se remettre au vélo.
L’enfance est une période privilégiée d’apprentissage des manières de se déplacer, mais des individus changent leurs pratiques tout au long de leur vie. Ce travail est assuré grâce à des institutions,
scolaires et universitaires, religieuses ou politiques. Qu’en est-il dans le domaine de la mobilité ?
Aujourd’hui, la mobilité cycliste est en effervescence, entre autres, grâce à un nouvel acteur de la socialisation. Les ateliers d’autoréparation de vélo étaient une poignée à l’orée des années 2000 en France, ils sont plus de deux cents aujourd’hui. Ils visent à encourager l’adulte à rouler à vélo par une formation à la mécanique cycliste. Ces lieux constituent un poste privilégié pour observer comment sont mis en oeuvre des changements dans le domaine de la mobilité et du faire.
C’est pourquoi nous avons mené une enquête de terrain dans des ateliers d’autoréparation de vélo pour y repérer des processus de changement individuel, notamment pour en retirer une typologie. Car les appels au changement individuel négligent souvent de préciser comment et selon quelle amplitude il s’agit de changer de vie. Et, selon quels dispositifs pédagogiques matériels et idéels ces
changements sont démarrés ou poursuivis.
En décrivant des changements individuels qui s’insèrent dans des ateliers d’autoréparation de vélo, on contribue à la prise en compte de la portée de la mobilité dans le changement général du mode de vie 3 individuel et à une sociologie du changement de mode de vie, par le prisme d’un nouvel acteur de la socialisation.
Pour en savoir plus : https://fr.forumviesmobiles.org/projet/2019/08/27/ateliers-velo-fabriques-dautonomie-et-modes-vie-13013