Charte de Récup’R

Philosophie de l’association

I) Idées fondatrices :

Notre volonté première est de favoriser la réduction du volume des déchets. Nous estimons que la valorisation par réemploi/réparation/détournements d’usage est la solution de recyclage la moins polluante, la plus valorisante pour l’individu, la plus créative, et la plus locale existante. Le " déchet " n’est plus considéré comme tel, mais comme un objet auquel on peut redonner vie de différentes manières.
La ressourcerie nous semble la solution la plus adaptée pour concrétiser cette réduction de déchets de la manière plus collective possible et adaptée à la situation locale, fédérant ainsi certaines actions individuelles déjà existantes.
Elle permet d’économiser ainsi des matières premières, de l’énergie inutilement dépensée en transport et recyclage, et d’éviter l’enfouissement et l’incinération des déchets.

La ressourcerie doit être considérée comme un outil très polyvalent et évolutif, et non comme un but en soi. En effet dans un monde " idéalisé ", elle n’aurait pas lieu d’exister, les objets seraient assez durables et réparables, pensés pour leur faculté à être réutilisé, les individus eux mêmes pourraient les réparer, les échanger, les modifier. Les matières premières et l’énergie seraient considérées à leur juste valeur, et cela mettrai en valeur le travail manuel et humain. La ressourcerie va donc nous aider à échanger et sensibiliser autour des valeurs de réemploi, de respect de la matière et de l’objet, de réutilisation, de recyclage, de durabilité, de solidarité, d’entraide, de partage et de responsabilité.

L’implication et la participation citoyenne nous paraît être un élément essentiel du bon fonctionnement de la ressourcerie. Dès la création de l’association, nous avons opté pour un mode de fonctionnement interne le moins hiérarchisé possible, et comme base du processus décisionnaire le consensus, pour permettre au projet d’être à la fois ouvert et proche des individus.

2) Objectifs principaux de l’association

- réparer, modifier, réemployer, détourner ce qui peut l’être.
- créer des activités de valorisation, et/ou faire la promotion du réemploi
- développer et encourager la création à partir de déchets
- organiser et gérer un lieu de collecte/réparation/création/vente
- inciter à la réduction à la source des déchets et sensibiliser au problème de déchets en général.
- favoriser le don, l’échange, l’entraide

3) Dynamique des R...

Le concept des 3R (Réduire, Réutiliser et Recycler les déchets) développé par le Réseau de Ressourcerie nous paraît une base incontournable et suivant un ordre logique pour orienter les activités d’une ressourcerie. Le concept peut même être poussé un peu plus loin (et l’élever ainsi au carré) en intégrant d’autres aspects plus globaux :

1. Réévaluer : il faut se pencher sur les valeurs fondamentales de nos sociétés ainsi que sur les modes de fonctionnement qu’elles impliquent, réévaluer nos besoins.

2. Reconceptualiser : pour évoluer vers une société durable, il faut en définir les ressorts, les concepts fondamentaux, redéfinir ainsi une base commune.

3. Restructurer : s’il semble indispensable et inévitable de sortir du consumérisme à outrance, il faut alors également changer les rapports de production et sortir de l’esprit qui définit par un cadre économique toutes les données de notre vie.

4. Redistribuer : tant les avoirs que les droits de tirage sur les ressources de la planète doivent être répartis plus équitablement entre tous les humains.

5. Relocaliser : éviter les transports en organisant une économie plus locale, basée sur nos besoins vitaux. Donner plus d’attention à notre lieu de vie en limitant notre pression sur les milieux naturels et ressources épuisables.

6. Réduire : pour réduire notre empreinte écologique, il est inévitable de réduire nos consommations, nos transports, nos emballages, nos déchets...

7. Réutiliser : dans l’intention de stopper l’obsolescence programmée, il nous faut revenir à des choses, à des objets, à des outils durables, réparables, et réutiliser tout ce qui peut l’être, se servir des " déchets " comme ressources.

8. Recycler : arrivés en fin de vie, les choses, les objets, les outils doivent être transformés à nouveau en matière première pour d’autres productions, s’ils ne peuvent pas être réemployés.

9. Refuser : il convient de mettre un terme aux sources qui alimentent la crise écologique actuellement et pour cela de refuser radicalement certaines pratiques et productions.

4) Charte du Réseau des Ressourceries

Nous adhérons à la charte du Réseau des Ressourceries et l’intégrons comme composante de notre ligne de conduite

Agir pour l’environnement
Entrer dans une démarche de développement durable avec priorité à l’homme et à l’environnement. Rechercher la valorisation de l’ensemble du gisement des déchets encombrants issus des ménages et des collectivités, et des déchets industriels banals. Les valoriser en priorité par Réemploi et Réutilisation. Développer les quatre fonctions du concept des Recycleries et Ressourceries, qui sont Collecter, Valoriser, Revendre et Sensibiliser. Communiquer par et sur son action environnementale. Promouvoir les comportements permettant de protéger l’environnement, de diminuer la production des déchets et la consommation d’énergie. Développer une économie solidaire
Viser comme finalité le service plutôt que le profit, en satisfaisant équitablement les intérêts de tous les acteurs. Contribuer sur son territoire à une dynamique de développement local. Viser la création d’emplois pérennes. Faciliter l’insertion des personnes défavorisées (publics peu qualifiés, handicapés...) Instituer la primauté des personnes sur le capital dans la répartition des revenus issus du travail. Rendre le marché de l’occasion plus attractif. Viser à la responsabilisation et à l’autonomie de tous les acteurs. Coopérer dans la transparence
Partager les savoirs et savoir-faire avec l’ensemble des membres du réseau. Favoriser la complémentarité et la concertation avec les différents partenaires et interlocuteurs, plutôt que la concurrence. Contribuer au développement de relations commerciales équitables entre toutes les parties. Mettre en œuvre ou participer à des actions de coopération avec les autres réseaux actifs dans l’économie solidaire et la protection de l’environnement, au niveau national et international. Communiquer sur les actions et les résultats de la structure par des commentaires synthétiques et pédagogiques. Participer sur la base des indicateurs économiques, sociaux et environnementaux à une évaluation régulière au sein du réseau des pratiques et résultats obtenus.

Fonctionnement interne

Adhésion/Cotisation :

L’adhésion implique la prise de connaissance des statuts, de la charte, et s’il y a lieu du règlement intérieur. L’adhésion est valide à partir du paiement de la cotisation. Toutes les adhésions engagées à partir du 1er Octobre sont valable aussi pour l’année civile suivante. Pour des questions d’assurance, elle est obligatoire pour pouvoir participer aux ateliers proposés par Récup’R, aux formations, et pour les bénévoles souhaitant travailler dans les ateliers et zones de stockages.
Le montant de la cotisation est décidé chaque année en Assemblée Générale.

Mode de prise de décision :

Comme défini dans les statuts le consensus sera privilégié pour tous les cas possibles. Cependant en cas de blocage récurrent inhérent à ce mode de prise de décision, on fera le choix de basculer vers un système de vote pour faire aboutir une décision. Dans tous les cas de figure on essayera dans la mesure du possible de ne pas être face à un choix binaire mais de faire plusieurs propositions.

Dans l’ordre nous utiliserons les solutions suivantes :

Émergence d’un dissensus (discussion autour de toutes les solutions possibles et points de vue)
Recherche d’un consensus (le consensus étant défini par une proposition à laquelle aucun membre ne s’oppose).

Si une décision n’aboutit pas, on procèdera à un vote selon la Méthode Borda (voir modalités ci-dessous).

Si la méthode Borda donne une égalité et que les options arrivées en tête sont jugées compatibles par consensus, elles sont toutes retenues.

Si les options arrivées en tête à égalité ne sont pas jugées compatibles, elles sont départagées selon la méthode de Coombs (voir modalités ci-dessous).

Les votes pourront se faire à main levée.
Pour être valide, un vote doit respecter un quorum de 50% de suffrages valides (suffrages exprimés non blanc et non nuls) sur le nombre de membres présents.

Méthode Borda (sécurisée) Les votants classent toutes ou une partie des options sur leur bulletin de vote par ordre de préférence. X étant le nombre d’options classées par le votant, on attribue X points à l’option placée en premier, X-1 à la seconde, etc. L’option ayant obtenue le plus de point est retenue. Méthode de Coombs On barre des bulletins de vote les options qui n’ont pas été en tête avec la Méthode Borda, modifiant ainsi le rang des options placées après. On compte les voix des options premières de listes. Si une option obtient la majorité absolue des voix, elle est retenue. Sinon, on supprime l’option qui apparaît le plus souvent en dernier de liste et on la barre des bulletins de vote, modifiant encore le rang des options placées après. De nouveau, on compte les voix des options premières de listes… On poursuit le processus jusqu’à l’obtention d’une majorité absolue.

Procuration :

En cas d’absences on pourra donner procuration à un autre adhérent pour toute prise de décision en lien avec l’ordre du jour. Un adhérent pourra représenter deux autres adhérents maximum, en recevant une procuration par écrit, signée.

Convocations aux Assemblées Générales extraordinaires :

N’importe quel adhérent pourra convoquer une assemblée générale extraordinaire en accord avec au moins un tiers des membres de la collégiale ou un quart des adhérents de l’association. La convocation à une AG extraordinaire pourra aussi être demandée par la collégiale.

Réunions de la collégiale :

La collégiale se réunis autant de fois que nécessaire. Elle est apte à prendre les décisions nécessaires à la poursuite de l’objectif général fixé en Assemblée Générale.

Pour faciliter un bon fonctionnement des activités de la collégiale, les membres inactifs de celles-ci qui ne se manifesteront pas pendant 6 mois seront considérés comme démissionnaires pour permettre à d’autres membres actifs d’y rentrer.

Réunions courantes :

Les réunions courantes, d’accès libre et d’organisation souple, ont lieux autant de fois que nécessaire et réunissent des membres de groupes de travail qui peuvent être adhérents, salarié ou partenaires de l’association. Les décisions restent soumises à l’approbation de la collégiale.

Mode de communication interne et externe :

Nous utilisons deux listes de diffusions en interne, une destinée à l’organisationnel, aux membres actifs ainsi que ceux de la collégiale, qui relayera toutes les informations et documents importants pour la mise en place du projet associatif. Tous les membres de l’association feront partie de la seconde liste, qui relayera les dates de réunions de l’association et des informations sur l’avancement du général du projet.

Le site web de l’association devra comporter un espace privé pour les membres actifs, permettant un accès partagé aux documents et un travail coopératif plus aisé.

Pour la communication externe nous utiliserons une liste de diffusion à destination de nos partenaires institutionnels, partenaires, associations, personnes intéressées, etc..., ainsi que tous les modes de communication traditionnels.

Définition du statut de membre actif :

Les membres actifs sont des adhérents bénévoles qui s’impliquent de manière régulière, ils ne sont pas salariés, et peuvent être chargé de responsabilités par la collégiale au nom de l’association (assurer une fonction administrative, gérer l’ouverture du local, assurer les formations, etc...)

Affectation des rôles dans la collégiale :

Des rôles pourront être affecté à des groupes de travail ou des personnes seules pour assurer une fonction administrative (trésorerie, secrétariat) dans l’association, ou pour réaliser des tâches définies et décidées de manière collective.

Direction de l’association :

L’ensemble des membres adhérents constitués en assemblée générale défini l’orientation générale du projet associatif. La collégiale prend les décisions nécessaires pour le concrétiser. Pour représenter l’association, faire toute opération bancaire, convoquer l’assemblée générale, tenir à jour le fichier des adhérents, et autre action engageant l’association, un membre devra recevoir un mandat impératif de la collégiale. Le mandat impératif est un ordre de mission précis donné à un membre pour une période donnée par l’assemblée générale. Le mandaté peut être révoqué au cours de son mandat s’il n’a pas agi conformément à son mandat.

Responsabilité :

L’association engage une assurance pour couvrir les risques encourus par les bénévoles et salariés pendant l’exercice de leur activité.
En aucun cas elle ne pourra être tenue responsable d’un vol, d’une détérioration quelconque, d’une perte, et de blessures encourues par le personnel, les bénévoles, et les clients de l’association.

Salariat :

Les personnes salariées par l’association seront rémunérées sur la base d’un taux horaire identique à l’embauche, quelque soit leur emploi et leur responsabilités. Dans la mesure du possible, l’association valorisera le travail de ses salariés en les rémunérant au dessus du minimum légal prévu par la loi (augmentation du salaire mensuel et/ou 13ème mois).
Une rotation des taches sera réalisée pour tous les postes ne nécessitant pas de compétences pointues. L’association attache beaucoup d’importance à la polyvalence et au partage de connaissances entre salariés et bénévoles.

Valorisation des objets :

L’association veillera à établir des règles d’hygiène interne appliquées dès réception des objets collectés.

Charte validée lors de l’Assemblée Générale du 6 Octobre 2009