Un effet d’annonce ?

Depuis les effets d’annonce de Mme la Ministre Elisabeth Borne en mai et juin derniers, le futur plan national consacré au vélo, théoriquement intégré dans la future loi sur les mobilités, a presque disparu des discours. Cette disparition met les associations cyclo en émoi, leur faisant craindre un enterrement en toute discrétion. Qu’en est-il exactement ? Tout d’abord, ne crions pas avant d’avoir mal. Le processus de naissance et de validation d’une loi est long, compliqué et certainement complexe à faire aboutir.

ATTENTION : le travail parlementaire n’a commencé ni à l’Assemblée
Nationale, ni au Sénat, puisque le projet de loi sur le Mobilités n’a
même pas été présenté par le gouvernement.

Tous les aspects de la loi ne sont pas encore passés par le Sénat. Oui, au rythme où travaille le Sénat il faut s’armer de patience. Les ténors du Parlement ne sont pour autant pas des militants vélos. Le vélo est encore perçu par la plupart de nos élus comme un moyen de déplacement sympa pendant les vacances, et juste bon pour faire le malin en ville. Ils n’ont pas encore compris l’enjeu majeur que va jouer le vélo dans les années à venir, pour devenir un moyen de locomotion adapté et utile face à la crise écologique et environnementale à laquelle nous devons faire face.

Et donc pour le Plan National vélo, il manque le chiffrage exhaustif des infrastructures et des aménagements à prévoir. Prés de 200 millions par l’Etat, mais aussi l’équivalent par les collectivités départementales, ainsi que les collectivités régionales. Et donc si la mobilisation des ces moyens se réalise à ‘échelle de nos territoires, l’Europe pourra abonder à hauteur de 50 % des sommes versées par les collectivités. Ce qui représente 300 millions mobilisables. Si l’on ajoute toutes ces sommes, on se trouve à la tête d’un potentiel de 900 millions voire 1 milliard d’euros mobilisables sur une période de 5 ans à l’échelle nationale. Alors qu’attendent nos collectivités et l’Etat pour faire avancer ce processus dont les retombées auront un impact évident sur le climat, sur la pollution, sur la santé, mais aussi sur l’économie des territoires.

Nous n’épiloguerons pas sur la démission de Nicolas Hulot. Il ne s’agit pas de perdre de l’énergie en polémique stérile. Nous savons que son remplaçant a été un défenseur du vélo, faisant partie des signataires du Plan Vélo quand il était à l’assemblée nationale… 

Le Plan vélo Niortais…Il est actuellement comment dire…en pause. Pause estivale, pause administrative, pause automnale et bientôt hivernale. Des études ont été réalisées et le contenu de celles-ci peu divulgué. Les propositions réalistes autour du vélo restent de vœux pieux dont les contenus forment des éléments de langage bien tournés mais peu opérationnels. Et face à l’augmentation réelle des cyclos en ville (mais qui le mesure ?) quelles sont les réponses d’aménagements cyclables apportées concrètement par la Ville de Niort ? Nous ne parlerons pas de la CAN dont la discrétion sur ce sujet nous laisse un peu pantois !

L’aménagement de la rue Paris en partant des Brizeaux est un échec. Même si au départ VillOvélO a donné son accord pour ce projet, il existe un décalage entre le projet initial présenté et la réalisation concrète. Le prochain TDR du 22 septembre permettra de découvrir cet aménagement, sa dangerosité et au final les risques de mise en danger des cyclistes (et des piétons) par les collectivités locales réalisatrices de cet aménagement. De la même façon nous pouvons nous demander pour quelles raisons une piste cyclable n’a pas pu être aménagée sur l’avenue de Paris de manière cohérente dès l’entrée sur Niort. Bref, l’action d’aménagement cyclable d’une ville dépend du projet et et de la vision portée par les élus et les citoyens. Pas de projet : pas de plan vélo. Pas de vision : pas de plan vélo. Pas d’échanges avec les citoyens usagers de la rue et de la route : pas de plan vélo.