Et la rue elle est à qui ? 8 mars 2019, Journée Internationale de Lutte pour les droits des femmes, 20h30, Place Kleber : une sono dans le vélo cargo de Bretz’selle, des loupiotes, des guirlandes et des sonnettes, une trompette, des gueulantes féministes, un gros gang de meufs à vélo, fières, vénères, radicales et pas prête à se taire. Elles sont sur des vélos de courses, des vélos de ville, des velhop, avec une, deux, trois ou quatre pancartes, avec des capes arc-en-ciel et des paillettes. Celles qui n’ont pas de vélo montent sur les porte-bagages des autres. Transpédégouinage, écoféminisme, antipatriarcat, queerisme et radicalité, c’est l’intersectionalité qui fuse. Elles ont arpenté la ville, de Kleber à République, de Gallia à Esplanade, de l’université à Austerlitz. Sur le parcours, des passantes applaudissent, sifflent, lèvent le poing, dansent, gueulent un bout de slogan. Une électricité furieuse et joyeuse circule sereinement dans le cortège. Le but est de s’approprier la ville, la rue, d’être visible, de faire du bruit, de s’empouvoir avec sororité et solidarité. Après une heure de circulation dans la ville, vient le moment du bouquet final : en remontant par la petite rue piétonne d’Austerlitz, l’arrivée éclate Place d’Austerlitz, et l’on passe des pavés étroits à la grande place circulaire où les slogans résonnent, où nous pouvons prendre la place centrale et prendre le temps alors de poser nos vélos et de se rencontrer, de discuter et d’envisager nos plans divers et variés pour la suite de la soirée. […]