Depuis le 1er janvier 2012, les collectivités en charge de la gestion des déchets ont l’obligation de mettre en œuvre des programmes locaux de prévention. L’enjeu ? Répondre concrètement aux obligations légales fixées suite au Grenelle de l’environnement, soit notamment la réduction de 7% des ordures ménagères et assimilés. Un point fort pour les ateliers vélos dont la principale ressource entre justement dans cette catégorie ! Coup de projecteur sur les actions promouvant la seconde vie de cycles destinés initialement à la ferraille.

Dynamo à Nancy : un partenariat bénéfique à l’atelier... et à la collectivité !

Les déchetteries constituent une véritable mine d’or : beaucoup de vélos y sont jetés, alors que certains d’entre-eux ne nécessitent que de mineures réparations. Nombreux sont les ateliers qui souhaiteraient accéder à cette ressource : et certains y parviennent ! Ce genre d’initiatives tend à se généraliser en France : après les ateliers parisiens, arrageois et romanais, c’est au tour des mécanos nancéiens de formaliser leur rôle d’acteurs du réemploi. L’atelier Dynamo et la Communauté de Communes du Bassin de Pompey, située à 13km de Nancy, ont signé une convention dans le courant de l’été 2012. Celle-ci instaure dans la déchetterie une plate-forme dédiée aux vélos dont les usagers souhaitent se défaire. Les membres de Dynamo se rendent sur place dès que la petite vingtaine de cycles pouvant être accueillie dans cet espace est atteint. Opérationnel depuis juillet 2012, l’atelier vélo et la Communauté de Communes ont inauguré officiellement leur partenariat le 13 décembre dernier : pour Laurent Kobler, vice-président du Bassin de Pompey, chargé de l’environnement, « ce partenariat avec Dynamo est une des nombreuses actions du programme local de prévention des déchets. Il contribue à notre objectif prioritaire de diminution de tous les déchets » [1]. Voila un bel exemple dans lequel les embarrassants déchets de la collectivité font le bonheur de l’atelier. Cependant, la démarche volontaire de l’atelier n’a pas toujours été soutenue. Malgré les relances de Dynamo durant 5 ans, la Communauté urbaine du Grand Nancy est restée sourde... obligeant l’atelier à solliciter une collectivité plus éloignée de son lieu d’activité. C’est avec persévérance que les membres de l’atelier se sont tournés vers une collectivité visiblement plus sensible à la réduction des déchets. Bravo Dynamo !

Vélocampus Besançon : les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire en synergie

Parfois, l’accès aux déchetteries est moins direct. D’autres acteurs de récupération (Mouvement Emmaüs, Réseau des Ressourceries, etc.) peuvent être présents, et la collectivité n’aime pas toujours multiplier les interlocuteurs... Qu’à cela ne tienne, les structures de récupération, pour la plupart ancrées dans l’économie sociale et solidaire, peuvent aussi s’arranger entre elles ! Dernier en date, c’est l’atelier de Vélocampus Besançon qui a pris des contacts avec la Communauté Emmaüs Besançon et la ressourcerie T.R.I. Les membres de Vélocampus ont pu apprendre que ces structures récupèrent en effet les vélos, mais seulement ceux qui sont complets : il y a donc une place pour l’atelier ! Depuis quelques semaines déjà, Emmaüs a sollicité Vélocampus à plusieurs reprises afin de faire don de vélos récupérés en déchetterie. En un mois, c’est déjà une trentaine de vélos que l’atelier bisontin a pu valoriser ! Cet atelier, qui manquait de ressources il y a encore quelques semaines, bénéficie désormais d’un apport régulier lui permettant de répondre à une demande croissante. La question qui est maintenant à l’ordre du jour, c’est l’espace de stockage nécessaire à ces récupérations fructueuses...

L’Heureux Cyclage : un réseau catalyseur !

La France compte plus de 4500 déchetteries

gérées par environ 1700 collectivités. Imaginez le nombre de cycles qui pourraient être valorisés ! Une preuve de plus pour montrer que les ateliers vélos ont un bel avenir devant eux. Si au niveau local, les membres du réseau ne manquent pas de saisir les opportunités de valorisation de leurs activités, L’Heureux Cyclage se veut être une caisse de résonance de ces initiatives. Par le Wiklou par exemple : nouvellement créée, la catégorie "Réemploi, déchets, ressources, etc." rassemble l’ensemble des articles qui apportent un appui aux ateliers dans leurs démarches de récupération de vélos. De la gestion efficiente d’un espace de stockage, aux politiques publiques dont les ateliers peuvent bénéficier, le Wiklou est un espace de partage et de mutualisation : servez-vous en et contribuez-y !