Report proces...du temps supplémentaire pour se mobiliser et rendre visible la lutte pour un vélo apaisé à Marseille !

Tout a débuté avec l’agression de Cyril Pimentel, salarié au Collectif Vélos en Ville, le 22 juillet 2017. Se rendant à vélo – forcément - à un événement dans le cadre de son travail, il constate l’envahissement d’une piste cyclable par une terrasse d’un bar sur le rond-point du Prado. Documentant avec soin les situations ahurissantes qui freinent l’usage du vélo à Marseille afin d’alerter nos élu.e.s, ni une ni deux, Cyril sort son téléphone portable pour prendre une photographie de cette situation plus que problématique. A peine remontait-il sur sa selle que deux individus – qu’il identifie par la suite comme les propriétaires de la terrasse - le frappent sans sommation. Après un passage aux urgences, et un peu remis de ses émotions, il porte plainte. Le Collectif Vélos en Ville se déclare partie civile, concerné par l’agression d’un de ses salariés et conscient qu’au-delà de Cyril ce sont les cyclistes marseillais qui sont victimes au quotidien d’une violence.

interdit de taperPour soutenir Cyril, nous avons décidé de nous mobiliser. Après un premier report du dossier, rendez-vous a été donné le lundi 3 décembre 2018 au tribunal de grande instance pour soutenir Cyril et témoigner de la présence des cyclistes. Après un petit détour au local de l’association pour boire un café et attraper trois pancartes « interdit de frapper les cyclistes », notre petit groupe pédale au point de rencontre devant le tribunal où arrivent sympathisants, à pieds et à vélo. Le petit groupe profite des rayons matinaux du soleil avant de rejoindre la salle d’audience avec les journalistes présents pour l’occasion. Notre groupe de cyclistes remplit les bancs de la salle. De l’autre côté de la séparation, les magistrats essayant de fixer l’ordre de passage de la matinée en triant les affaires à juger ce matin. Manque de chance, le dossier de l’agression devait ouvrir la journée mais les juges n’ont pas pu le consulter : celui-ci avait été mal rangé à la suite d’une consultation. Après un bref échange avec avocats des deux parties, les juges regardent leur agenda déjà bien rempli pour trouver une journée « moins chargée que les autres ». Ce sera donc le 28 février ! Bien que déçus de rester dans l’incertitude encore deux mois, nous nous levons pour retrouver Cyril et notre avocat devant la salle d’audience afin de réfléchir à la suite.

Dans le mouvement de foule se produit soudain un événement qui laisse les spectateurs stupéfaits. Alors que le caméraman de France 3 prenait quelques images du groupe rassemblé devant la salle, un des deux prévenus marche sur lui en lui disant de ne pas filmer et ponctue sa phrase d’un coup de tête. Devant la salle d’audience. Dans le tribunal. Scandale, quelques cyclistes s’alarment de cette nouvelle violence, alertent les gardes de l’entrée qui montent. Habile, leur avocat détourne la discussion sur le droit à l’image … Mais. Mais nous avons quand même assisté à un coup de tête donné dans un tribunal, devant témoin, qui démontre s’il le fallait que certains choisissent de frapper avant de parler. Le journaliste portera plainte.

Si vous aussi cette histoire vous sidère et que vous voulez dénoncer avec nous cette violence, Vélos en Ville vous donne rendez-vous le 28 février au tribunal de grande instance.

Contre les violences envers les cyclistes, mais aussi contre la violence dans l’espace public, rejoignez-nous ! Les informations sur la mobilisation seront mises en ligne quelques jours avant l’audience.