500 kilomètres à vélo le long de la Loire d’Orléans à Saint-Nazaire : 39 femmes de 35 à 75 ans roulent pour leur santé.

En rémission ou encore soignées pour un cancer du sein, elle font du vélo dans le cadre d’un programme d’activité physique pour réduire les risques de récidive. Elles ont été accueillies/prises en charge à Montlouis, encadrées et menées par le chemin le plus aisé. Protégées entre les deux camions de la caravane, elles ont filé en magnifique peloton à plus de 25 km heure sur la nationale à partir de la Cave de Montlouis… pour éviter le long détour par les vignes. « Une activité physique apporte un gain en guérison de loin supérieur à la seule chimio », Daniel Serin, cancérologue. « La dynamique du groupe permet de se sortir de la maladie et de réaliser des choses qu’on aurait jamais pu réaliser tout seul… », Olivier Liévoux médecin et guide du groupe.

Telles des étoiles filantes, elles sont arrivées d’un seul coup avec une ponctualité étonnante au local du CC37 (quartier Beaujardin-Raspail). Un grand élan de solidarité s’était manifesté très tôt, car en quelques jours à peine, toutes les cyclistes avaient trouvé un hébergement. On peut dire que les 4 « S » (Sport, Santé, Solidarité, Savoie) de l’association 4S savoyarde … ont joué en plein, car de nouvelles têtes attentionnées attendaient leurs vedettes devant le local du Collectif cycliste 37.

Elles ont rapidement stationné chacune leur vélo, bien serrés les uns contre les autres, dans le grand espace du garage à vélo.

Un câble de dérailleur a été changé en un clin d’œil. Hé oui ! par chance ce jour là, c’était le lundi de la Bricolade. La malheureuse cycliste un peu inquiète avait presque renoncé au changement de plateaux, malgré les surprises réservées par certaines côtes plutôt rudes dans la région (Chaumont-sur-Loire, arrivée sur Amboise…)

Après le pot de l’amitié, chacune repart de son côté chez son hôte d’un soir pour une nuit de repos bien mérité. Une douche bien chaude pour se détendre, puis un repas réconfortant. Elles avaient eu froid, lors de la nuit précédente dans le camping et avaient donc grand besoin de récupérer.

Une bonne nuit est passée, et c’est déjà la réception à la mairie de Tours à 8h00 du matin, dans la belle salle des mariages en présence d’un adjoint d’Edouard de Germay, adjoint au maire délégué à la santé suivi d’un petit-déjeuner. Photos, chants et massage réciproque de la nuque et des épaules pour se détendre avant le départ. Puis vinrent les derniers conseils et encouragements.

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Devant la Mairie de Tours, un dernier chant du départ.

Loin de se quitter là, elles sont accompagnées jusqu’à Villandry en guise d’au revoir. On souhaite les retrouver bientôt sur la Loire-à-Vélo, avec plus de temps pour apprécier les belles choses de la région.

Olivier (Liévoux) et Christine (Aguettaz) en capitaines incontestables sont présents à tous les instants. Six « vélotards » assurent efficacement la sécurité, le long des contre-allées de l’Avenue de Grammont et au-delà pour signaler tous les dangers. Le capitaine est en liaison permanente par talkie-walkie avec le vélo-balai à l’arrière-garde pour maintenir la cohésion du groupe.

Un VAE a connu malheureusement des difficultés de batterie. L’assiette d’une selle rajustée, un garde-boue qui tintait, un câble de frein qui ne répondait plus ont été l’occasion de souffler un peu et surtout de boire. Dire que quelques-unes d’entre-elles ne faisaient pas de vélo il y a seulement six mois ! L’agence d’écomobilité de Chambéry, après tout un apprentissage de la maniabilité du vélo, leur a permis de remonter en selle, et relever le défi pour ce long parcours !

Pour les avoir accompagnées un bout de chemin, nous sommes impressionnés par la discipline qui règne dans ce cortège de tuniques roses lancées à 15 km/heure, et ne se permettant guère que de très petites pauses afin éviter le refroidissement des muscles… Les consignes sont brèves et immédiatement exécutées. A 9h00, on contournait la piscine du lac et à 11h00 on les quittait juste après le passage empierré de Villandry, avec force « au revoir » de la main.

Plus on les regarde, plus on s’attache à elles et on voudrait bien les retenir et les choyer encore un petit peu, car elles le méritent bien. Evelyne « Lili », Mireille, Mireille « petit bout », Sabine, Annick, et toutes les autres… « Il y a une énergie très forte et aimante qui se dégage de ce groupe ». Pour mieux se rendre compte on peut se reporter au film tourné par la jeune et discrète cinéaste argentine Lucía (Palenzuela), qui suit assidûment la caravane depuis le début <https://www.youtube.com/watch?v=crTidwuasoU> (durée : 10:54)

Mais ces femmes courageuses sont déjà victimes de leur succès. Cela se traduit par un temps accru en réceptions officielles, car partout les gens se pressent pour les voir et les fêter. C’est l’exemple aussi de ce groupe de gens massés au bord de la piste avant Savonnières pour les applaudir au passage…Alors elles courent de rendez-vous en rendez-vous…vite, vite, vite.

Partenaires de l’opération : Transdev (inventons votre mobilité), Ufolep (tous les sports autrement), ODLC (dépistage du cancer), Cédric Pernot, Odyssea (ensemble contre le cancer du sein), D vélos.com.

Manuel, 28/09/2016

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Cet article Reportage sur le passage des femmes d’”à la mer à vélo” édition 2016 est apparu en premier sur Collectif Cycliste 37.