Jusqu’ici tenues à l’écart des discussions sur les dysfonctionnements de Velib’, les associations cyclistes ont été reçues jeudi 24 mai à la mairie de Paris en présence de Smovengo et du syndicat Vélib’ Métropole. Un entretien constructif, mais les utilisateurs devront encore faire preuve de patience pour un retour à un service satisfaisant.

MDB le réclamait depuis des mois : pouvoir s’assoir autour d’une même table avec les acteurs du dossier Vélib’ 2. Il aura fallu l’intervention de Christophe Najdovski, l’adjoint aux transports de la ville de Paris, pour que notre association et Paris en Selle soient finalement reçues le 24 mai. Après une bonne heure d’entretien, nous ne pouvons toujours pas dire quand le service sera opérationnel, mais nous avons reçu des explications et des engagements.

Smovengo vers un peu plus de transparence

Très critiqué pour sa communication opaque, Smovengo semble désormais convaincu de l’utilité d’être transparent sur les problèmes rencontrés. Jorge Azevedo, le patron du nouvel opérateur, a reconnu toutes les défaillances rencontrées par Vélib’ 2. Et elles sont nombreuses… Le problème de fixation des vélos aux bornettes : « Nous avons été trop vite dans le processus d’industrialisation. Les contrôles qualité n’ont pas été assez rigoureux, et nous avons laissé passer des défauts de fabrication. » Les informations sur l’application Vélib’ qui ne correspondent pas à la réalité du terrain : « Nous avons de gros problèmes de data que nous n’avions pas prévus. » Bref, rien ou presque n’a été anticipé : nous sommes bien dans une phase de test géante depuis le 1er janvier. Jorge Azevedo assure que ses services sont entièrement mobilisés pour résoudre ces « bugs ». En revanche, il n’a pas été en mesure de nous dire quand Smovengo sera en mesure de fournir une information fiable sur la disponibilité effective des Vélib’ en stations. 

La mairie de Paris en mode « gestion de crise »

La ville de Paris nous semble enfin avoir pris la mesure de la crise. Au-delà de la question de l’électrification, c’est désormais l’ensemble des problèmes (bug du cadenas, Vélib’ inactif…) qui sont pris en considération par la ville. Elle a nommé une « manageuse de crise », impliquée à temps plein sur le dossier Vélib’ 2. L’objectif est de résoudre au plus vite les bugs actuels, pour arriver fin juin à 30 000 courses par jour, un chiffre encore loin des 100 000 trajets quotidiens de 2017. Cela ne nous a pas été clairement dit, mais nous comprenons qu’il faudra encore attendre quelques mois avant de retrouver un service satisfaisant.

Les demandes des associations

MDB, comme Paris en Selle, ont fait part aux élus et à Smovengo de l’exaspération des usagers. Selon nous, Vélib’ est une offre public de transport au même titre que les bus, les métros ou les RER. Il n’est donc pas acceptable d’être aujourd’hui dans une telle situation. Nous avons insisté sur le fait qu’au-delà des dysfonctionnements, la priorité était d’avoir une information fiable au niveau de l’application sur la disponibilité effective des vélos.

Par ailleurs, nous avons indiqué notre souhait que le remboursement de l’abonnement se fasse sur une base automatique et non à la demande. Nous demandons également qu’une offre avantageuse soit faite aux anciens abonnés pour se réabonner quand le service aura retrouvé un niveau satisfaisant. Nous avons enfin insisté sur la nécessité de restaurer un lien de confiance avec les usagers, notamment en reconnaissant et en communiquant sur les problèmes rencontrés et les actions menées pour y remédier.

Il n’est plus question aujourd’hui de tenir les associations cyclistes à l’écart des discussions. Elles seront reçue une fois par mois par les élus pour un état des lieux du service, ce dont nous nous félicitons. Nous maintenons notre vigilance pour que les engagements pris soient effectivement tenues. Note objectif est clair : les utilisateurs de Vélib’ doivent retrouver leur mode de transport préféré.