Il est de plus en plus sûr de se promener en vélo dans les rues toulousaines

La Dépêche, Toulouse et sa région

 

En quelques années, la petite reine s’est imposée à Toulouse et dans les communes alentour. Heureux paradoxe, le nombre d’accidents de vélo n’a, lui, cessé de diminuer.

Le vélo, une pratique dangereuse en ville ? L’affirmation n’est plus si certaine : en cinq ans, le nombre d’accidents de vélo dans le Grand Toulouse a diminué de moitié, pour atteindre 58 conflits en 2011, soit 8 % de l’ensemble des accidents répertoriés dans l’année, tous les conflits ne faisant pas encore l’objet d’un procès-verbal. Une petite satisfaction pour Bernard Marquié, adjoint à la Mobilité à la mairie de Toulouse : « Bien évidemment, il y a encore trop d’accidents, nuance-t-il. Mais, face à l’augmentation considérable du nombre de cyclistes, la chute du nombre d’accidents témoigne d’une évolution positive. » Un changement que les associations de cyclistes et d’automobilistes, engagés dans trois quarts des accidents de vélo, attribuent volontiers à l’aménagement des zones cyclables et à une prise de conscience de la part des usagers de la route : « La plupart des conducteurs respectent aujourd’hui les limitations de vitesse, explique Michel Ribet, président de l’Automobile Club du Midi. Ils sont plus attentifs à la circulation des vélos, notamment dans les rues limitées à 30 km/h où les cyclistes peuvent arriver à contresens. » Et Florian Jutisz, vice-président de l’association Vélo Toulouse, de conclure : « C’est encourageant pour l’avenir des vélos en ville. »

Grandes avenues, berges du canal et boulevards toulousains : la majorité des accidents de vélo répertoriés à Toulouse surviennent dans des zones très fréquentées, et souvent aux heures de pointe. En cause : un non-respect de la priorité dans la majorité des cas. Des situations accidentogènes ciblées, dans lesquelles ne figurent cependant pas les contresens : « Aucun accident n’a été recensé dans les nouveaux doubles sens en zone 30, souligne Bernard Marquié. Les automobilistes y sont plus vigilants : ce n’est pas là qu’il y a lieu de s’inquiéter. »

Ce qui éveille les inquiétudes de l’adjoint, en revanche, c’est le risque que la liberté dont disposent les vélos ne devienne source d’imprudence : « Peu de vélos s’arrêtent aux feux rouges, déplore-t-il. Il est vrai qu’il existe des dispositions particulières, comme l’autorisation de tourner à droite à certains feux rouges : mis à part ces exceptions, les cyclistes sont soumis au code de la route comme n’importe quel autre usager. »

Des préoccupations que partage également l’association Vélo Toulouse : « Nous sensibilisons les cyclistes sur le fait qu’il existe encore plus vulnérable qu’eux : les piétons, martèle Florian Jutisz. Si le vélo est devenu moins dangereux, il ne faut pas que la circulation à pied prenne le chemin inverse. »


LE RESPECT MUTUEL, GAGE DE SÉCURITÉ

Actuellement, quatre communes concentrent 96 % des accidents impliquant un vélo : Toulouse, Blagnac, Colomiers et Tournefeuille. Pour remédier à cette situation, bandes et pistes cyclables, dont certaines sont aménagées de manière à éviter le coup de portière, encore responsables de 9 % des accidents de vélos, continuent d’être étendues. Les aires piétonnes (zones limitées à 20 et à 30) sont également privilégiées à Toulouse.

Mais le meilleur remède aux accidents reste toujours le respect mutuel entre usagers de la route : c’est la raison pour laquelle la mairie de Toulouse a décidé de lancer des campagnes de partage de l’espace public dès la rentrée 2012 pour sensibiliser l’ensemble des usagers de la route sur les conditions de circulation en ville. Une façon de montrer que seule une plus grande courtoisie de la part de chaque usager peut permettre de circuler en sécurité : ce qui, malgré les progrès réalisés, est encore loin d’être le cas sur les routes toulousaines…


LE CHIFFRE : 70

pour-cent des accidents. Sont dûs à des refus de priorité : stop grillé, refus de priorité à droite, manque d’attention dans un tourne à gauche, autant de gestes qui sont responsables de la majorité des accidents de vélos dans le Grand Toulouse. La plupart du temps, c’est le véhicule léger qui est en tort. En revanche, le vélo est responsable à plus de 80 % des accidents liés au non-respect des feux tricolores, qui représentent 8 % des conflits toulousains : la preuve qu’il vaut mieux faire l’effort de redémarrer, plutôt que de risquer de s’arrêter trop tard…