Un adhérent a remonté cet été 2010 un vélo de récupération, avant de partir en voyage autour de la méditerranée. Il s’appelle Julien et il nous a envoyé des nouvelles.

Bonjour à la rue de londres…

C’était début juin que mon vélo peu a peu, laborieusement mais sûrement, prenait forme (de voyageur) dans cet atelier qui brasse toujours autant, j’espère, pendant ce nouvel hiver grenoblois… P’têt certains de vous s’en rappellent : un vieux VTT blanc sorti de ma cave, qui devait aller loin, même que certains en rigolaient… !

Et bien maintenant je suis loin : je vous écris depuis le sud de la Turquie, et m’apprête à passer la frontière Syrienne.

Petite histoire

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je suis parti fin juin de Grenoble avec un pote également accompagné de son vélo venu de Barcelone et nous avons parcouru l’Europe en suivant le Danube : Trop facile ! Toujours plat (à part pour monter chercher la source du fleuve en Allemagne, dans la foret noire) et après y avait plus qu’à se laisser couler jusqu’à la mer noire en Bulgarie. En gros, c’est une piste euro-vélo et y’a qu’à suivre les panneaux (parfois tu te sens même un peu zombie, et t’es perdu des qu’y a plus les petits panneaux). Ca c’est jusqu’en Autriche, après c’est moins bien indiqué en Slovaquie. Mais pour le reste, Hongrie, Croatie (si on veut : le fleuve fait frontière avec la Serbie) puis Serbie où ils ont de tout nouveaux panneaux avec des blagues a chaque fois ! Et Bulgarie, enfin voila puis je me suis séparé de mon pote a la mer noire et j’ai décidé de continuer seul direction la méditerranée, pour essayer d’en faire le tour !

Me voila donc apres presque trois mois de voyage solo le long de la cote turque, de l’autre coté (Est) de la méditerranée. Ici, toujours des cyclistes urbains et ruraux, mais point de voyageur ! Et la Turquie, en gros, c’est que de la montagne, donc attention les mollets. D’autant que je porte maintenant tente et gamelles tout seul, avec des sacoches uniquement à l’arrière !

Point teknik

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Mon vélo n’a pas eu de gros soucis, à part un changement de cassette de pédalier au tout début en Suisse (mon collègue aura le même problème plus tard). L’éternel questionnement c’est toujours : "est ce que je change cette
pièce qui menace de péter tant que j’en ai l’occasion, ou est-ce que j’attends et profite des mes pièces recyclées jusqu’au bout, quitte à tomber en rade en cambrousse ou dans un pays où y aura plus le matos nécessaire ?".

Jusque là, ça a été en changeant au minimum mes pièces de récup’. Juste une nouvelle roue arrière en Bulgarie, une selle à Budapest. J’ai finalement opté pour un pneu schwalbe à l’arrière au dernier moment où y en avait encore a İstanbul. Mon porte bagages alu tient bien le coup. Ma transmission résiste miraculeusement. Mon gros plateau se fait vraiment vieux et commence a être édenté, mais bon la mécanique tient la route et je suis bien content de rouler avec mon vélo "made in St Bruno", et non pas avec un super engin tout nickel comme j’ai vu avec certain(e)s voyageurs plus riches…(au passage, à titre indicatif, je voyage grâce aux petits Smic accumulés ces dernières années, même si c’est difficile à concevoir ici, hors occident).

Anecdote

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J’ai partagé la route en Serbie avec une certaine Cécile de Toulouse, qui connait bien une mademoiselle Vilain, dont la sœur serait connue au sein de notre chère association…

Plus Concret

sur la route, j’étais évidemment à l’affût de ce qui se passait au niveau cyclo militant.

- A Vienne, se trouve une bike kitchen, genre p’Tit véLo en plus petit, p’têt en mode plus ke-pon. Ils assure au moins une permanence par semaine et ça tourne bien…
- A Budapest, se trouve une grosse activité pro vélo urbain, autour notamment d’une bike kitchen, logée dans des espèces de bars associatifs culturo-artistik-prout-prout trop bien mais aussi et surtout de fréquentes "minimasscritik" mensuelles dont une à laquelle on a fièrement participé. Et puis des vélos partout : service de messagerie hyper développé, y’a même un service de secours pour vélo, auquel nous avons malheureusement eu recours : un cadenas ne voulant plus s’ouvrir en fin de soirée…
- A İstanbul, se trouve apparemment un mouvement de masse critique sur la cote asiatique (sur la cote européenne il faut être un peu fada pour y pédaler parmi le trafic) mais je n’ai pas rencontré de militants.
- A mon retour (prévu au printemps) :
mon premier objectif est de confectionner un beau vélo pour chacun-e des membres de ma maisonnée. Mais aussi d’être un minimum présent (au moins avant de reprendre du salariat..) pour filer des coups de main à l’atelier.

Voila, c’est Julien, qui a échangé avec certains d’entre vous avant cet été, a pu profité de leurs précieux conseils et qui espère pouvoir faire partager ses expériences au retour !

En attendant, si certain-e-s ont des questions tekniko-teknik ou tekniko de voyage, pas de souci pour y répondre depuis ici.

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Merci au p’Tit véLo, qui fait que je roule toujours plus loin tous les jours sur une bicyclette qui commence a avoir une sacrée histoire à raconter !

à bientot ! selam d’Antakya
_Julien F.