À Genève chaque année, il y a le salon de l’automobile mais il y a aussi... L’Autre Salon [1]. Dix jours d’événements alternatifs, pour placer "sous les projecteurs les mobilités actives, tandis qu’à quelques kilomètres s’exposeront les capots rutilants". Ce samedi 9 mars 2013, Péclôt 13 (atelier de réparation de vélos) fête le maintien de son local dans le quartier des Grottes à grands renforts de sanglier à la broche et de pianocoktail [2] : une bonne opportunité pour L’Heureux Cyclage d’aller rencontrer nos amis genevois.

Péclôt 13, une longue histoire

C’est en 1989 que l’idée de réparer des vélos éclot : autoréparation dans des cours d’immeubles et dans les rues, échanges de services. En quelques années, l’équipe se professionnalise petit à petit.

Aujourd’hui, l’activité formelle de la structure se fonde sur la réparation de cycles : réparation pour des particuliers et remise en état de vélos qui seront ensuite revendus. Péclôt 13 compte plusieurs ateliers en fonctionnement : quatre en tout. Et si cette structure s’est peu à peu spécialisée dans la réparation, d’autres initiatives "proches de Péclôt 13" portent des projets d’autoréparation de vélos, comme par exemple au sein du Pavillon Cayla, maison sauvegardée en rénovation [3].

L’autogestion : un fonctionnement d’avenir

À Péclôt 13, on revendique un fonctionnement autogéré. Car si l’équipe des ateliers compte pas moins de 25 salariés (aux volumes horaire divers mais choisis), tous ont le même statut, la même rémunération, la même voix décisionnelle.

À la frontière entre fonctionnement associatif classique et organisation en Scop, l’atelier montre que son activité de récupération et de réparation de vélos est économiquement viable : Péclôt 13 s’autofinance à 100%. Récupérant environ 2000 vélos par an, l’atelier vend des cycles rénovés de A à Z et garantis ; d’autres sont vendus sans garantie moyennant de simples réparations. Le neuf à Péclôt 13 ? On trouve quelques rares modèles : directement importés du nord de l’Italie, les cadres arrivent en train à la gare de Genève et les pièces détachées proviennent quasiment toutes d’Europe.

Quoi de neuf côté récup’ ?

À Genève, la récupération des vélos a fait son chemin dans le domaine des cycles collectés sur la voie publique. Depuis quelques années déjà, Péclôt 13 est en charge de gérer la fourrière vélo de Genève : en partenariat avec les autorités, il collecte et stocke les vélos abandonnés sur la voie publique. Quand le propriétaire est identifiable ou se fait connaître, sa petite reine lui est restituée ; les bicyclettes orphelines, quant à elles, seront revendues pour le compte de l’association.

En France, il existe bien des collaborations entre certains ateliers et les forces de l’ordre qui collectent les cycles abandonnés sur la voie publique. Mais ces partenariats demeurent trop rares, et ne s’accompagnent pas, à l’instar de l’exemple suisse, d’une gestion pleine et entière de la fourrière qui permettrait pourtant une prise en charge efficace du service... et des ressources.

Plus d’infos sur Péclôt 13 : http://www.peclot13.ch/

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