En partenariat avec l’ADEME, L’Heureux Cyclage, le réseau des ateliers vélo participatifs et solidaires annonce le lancement d’une pré-étude sur le reCyclage des vélos en France. Objet écologique par excellence, la collecte et le traitement des cycles usagés cachent bien des surprises...
Plus de 3 millions de ventes mais combien de destructions ?
Selon les statistiques des professionnels [1], plus de 3 millions de vélos sont vendus chaque année en France. Pourtant, et malgré l’importance du nombre de cycles cumulés, le parc de bicyclettes actives est estimé à seulement 5 millions d’unités [2]. Autant dire que ce sont plusieurs millions de vélos qui dorment dans nos caves, et surtout, qui finissent broyés en ferraille. Pour Julien Allaire, porte-parole du réseau des ateliers vélo, "on peut raisonnablement estimer à 1 million le nombre de vélos qui chaque année sont apportés en déchèterie". C’est justement ce que devra vérifier la pré-étude lancée.
Une approche filière pour l’économie et l’écologie
Si la question des déchets de cycles pose un problème environnemental, elle ouvre également la voie au développement des activités économiques de récupération des vélos usagés. Complémentaires aux vélocistes, les acteurs de récupération des vélos (ateliers associatifs, mais aussi Emmaüs, les ressourceries, etc.) "dynamisent l’usage du vélo en permettant au plus grand nombre d’y accéder ; l’accroissement du nombre de cyclistes est bénéfique à l’environnement, mais aussi à l’ensemble des acteurs économiques de la filière !" s’exclame Olivier Louchard de l’association Fontenay Vélo. En bref, la pré-étude menée par L’Heureux Cyclage se fixe pour objectif de caractériser l’ensemble du secteur : du producteur... au ferrailleur !
Pourquoi recycler quand on peut réparer ?
Pour réduire les déchets, le mieux est de ne pas en produire (c’est d’ailleurs la philosophie générale des directives européennes en matière de prise en charge des déchets). Alors pour les ateliers vélo, la solution est simple : plus que le recyclage des matières issues des déchets de cycles, c’est au réemploi des vélos qu’il faut penser. Jean-Christophe Barre, de l’atelier dijonnais La Bécane à Jules, ne comprend pas "pourquoi un vélo, dont seul le câble de frein est rompu, devrait entièrement être jeté ? La réparation réduit les déchets et offre une seconde vie aux cycles, c’est dans ce sens là que nous devons avancer". La pré-étude menée par L’Heureux Cyclage sera en effet face à ce défi : saisir les enjeux du développement du réemploi des vélos, afin de prolonger... le cycle de vie des cycles.
Contacter Élodie CHABERT, Coordinatrice de projet sur le réemploi des vélos