Ce n’est pas dans nos habitudes de vous relater nos nombreux rendez-vous avec les élus et les techniciens, mais l’attente et les attentes étaient telles que nous ne résistons pas à vous partager notre entrevue, avec M. L’adjoint au maire de la Ville de Marseille délégué à la tranquillité publique, M. Yannick Ohanessian.
 
M. Ohanessian bien conscient d’une certaine technicité de nos demandes, a tenu à nous préciser qu’il ne serait peut-être pas en mesure de répondre à toutes nos questions, mais qu’il y répondrait dans un second temps.
 
À tout seigneur tout honneur, nous avons commencé à parler du stationnement très gênant que constituent les stationnements automobiles sur les trottoirs, les passages piétons et aménagements cyclables en insistant copieusement sur leur place dans l’échelle de gravité des infractions. Cela nous a permis d’évoquer des rues au goût amer pour les cyclistes : rue Paradis, rue St-Victoire, traverse de l’Antignane, Boulevard de Maillane, rue Cantini, etc.
 
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Notre demande est claire : à l’instar des brigades de l’environnement, nous voulons des brigades des modes actifs pour empêcher ces infractions de 4ᵉ classe. Il en va de la sécurité des personnes. L’adjoint au maire lui vise davantage sur une sectorisation des agents de police municipale comme annoncé dans la presse. La question est donc de savoir si demain, nous aurons des brigades des modes actifs sectorisées ou non.
 
 
Nous avons profité de cette séquence « stationnement » pour évoquer le stationnement ventouse, qui peut parfois durer quelques années même en zone payante, le stationnement au-delà de 24 heures comme l’interdit un arrêté municipal, le stationnement des deux roues motorisés dans les aires piétonnes ou encore le bruit généré par ces derniers. Ce fut aussi l’occasion de citer un outil qui a fait ses preuves dans d’autres villes : le sabot (et l’enlèvement immédiat). Il semble ne pas avoir la faveur des pouvoirs de police qui lui préfèrent la multiplication des sites de fourrières pour gagner en temps de travail des agents de police et de la fourrière. Ce n’est pourtant pas incompatible. Pourquoi donc, ce bel objet ne pourrait-il pas être utilisé à Marseille ? Peut-être parce qu’il dérange trop. En revanche, il semblerait que la vidéo-verbalisation dérange beaucoup moins, et que la Ville de Marseille, ou en tout cas l’adjoint au maire, fonde de grands espoirs en elle.
 
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Photo réalisée à Paris, 27 Rue Linné, en novembre 2023. Crédits Collectif Vélos en Ville

 
Et des espoirs, on peut en avoir, puisque le nombre de contraventions à Marseille s’élève au chiffre astronomique de deux par jour et par arrondissement (hors stationnement payant) !
 
 
Lors de ces échanges, nous ne pouvions pas nous contenter de ne parler que de stationnement voiture. Mais l’évocation des vélos, du stationnement gênant des vélos ou l’abandon de ceux-ci, semble être la dernière des préoccupations actuelles. Notre demande de fourrière vélo, au même titre que la fourrière voiture, et parce qu’ils sont tous deux des véhicules et des propriétés privés sur l’espace public, parait, elle aussi, être la dernière roue du carrosse municipal. Mais alors pourquoi les autres villes s’en sont-elles dotées il y a déjà plus de quinze ans ? Le soleil marseillais permettrait-il d’évaporer les vélos gênants ou abandonnés ou bien leur enlèvement s’opère-t-il dans la plus grande opacité d’une manière que personne n’est encore capable d’expliquer aujourd’hui et comme nos enquêtes l’ont révélé ?
 
L’adjoint au maire à la tranquillité publique est également celui du bataillon des marins pompiers. Nous en avons donc profité pour demander un rendez-vous avec le responsable de la prévention de ce bataillon afin de connaître les préconisations qui sont les leurs lors de l’aménagement de la voirie. Aménagement, qui peut parfois donner lieu à la réalisation d’aménagements cyclables quand nous sommes chanceux ou que l’on respecte la loi. Ce fut aussi l’occasion de rappeler que les pistes cyclables peuvent constituer de belles voies d’accès ou de circulation pour les secours qui seraient sinon coincés dans les bouchons. Nous avons eu le soutien de l’adjoint au maire pour ce rendez-vous, tout comme celui avec la nouvelle directrice de la police municipale.