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Pour faire simple et court, il existe depuis déjà plusieurs années la possibilité pour les aménageurs de faire des double sens cyclable (DSC), à savoir une rue qui est en sens interdit pour les voitures mais où les cyclistes peuvent rouler dans les deux sens. Cet outil a déjà largement prouvé son intérêt pour développer le vélo urbain, réduire les détours imposés aux cyclistes (dû le plus souvent au stationnement automobile) tout en préservant les espaces piétons et en augmentant la sécurité de tous les usagers.
Marseille a fait de timides tentatives ces dernières années dont la première rue pour laquelle il avait fallu faire une manifestation afin d’obtenir un marquage au sol.
Deuxième chose a bien comprendre : il n’existe pas de catégorie de moyen de transport qui s’appellerait les « deux roues ». En entretenant un flou autour de ce mot, on empêche de faire la différence entre les vélos et les deux roues motorisés qui n’ont en commun que le nombre de roues (et encore). On retrouve cet amalgame dans certaines enquêtes statistiques biaisées de fait et avec les parkings deux roues marseillais contre lesquels le Collectif Vélos en Ville milite.
Autrement dit, un double sens 2 roues (DS2R) est un non-sens et c’est pourtant ce qu’a réalisé la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole : oui, vous avez bien entendu ! Une sorte de double sens cyclable que les deux roues motorisés, scooters et motos, pourraient emprunter !
Erreur de panneau, maladresse ? On a des raisons de douter…
Premièrement, car le panneau n’existe pas et que donc il a fallu le commander spécialement.
Deuxièmement, et ce n’est quand même pas anodin, la mise en place de cette voie s’est accompagnée de l’installation de pas moins de 157 places de parking 2 roues sans arceaux, autrement dit pour les motos et les scooters (sur cinq emplacements de dizaines de mètres de long représentant la quasi totalité de cette rue de plus de 300 mètres) : ça défrise !
Combien de place pour les parkings vélos ? Euh, ben, c’est qu’en fait… euh… et bien… y en a pas !
Mais la collectivité n’est elle pas censée montrer l’exemple en terme de mobilité alternative ou à minima respecter la loi à ce sujet (décret préfectoral puis loi de transition énergétique sur les PDA) ? Ne doit-elle pas respecter le code de la route à savoir que les 2 roues motorisées n’ont pas le droit de prendre les sens interdits à l’envers ?
Cet aménagement a au moins le mérite d’afficher clairement la couleur : la loi tu sais où tu peux te la mettre ?
Et l’arrêté de circulation ou de stationnement dans tout ça ? Voilà un document officiel qui pourrait lever le doute sur les intentions de MPM. Et bien, il n’existe pas. Ou pas encore peut être.
Étrange qu’un aménagement puisse déjà être effectué sans arrêté alors que certaines rues de Marseille n’ont toujours pas été aménagée bien que leur arrêté de zone de rencontre a été pris il y a plusieurs années. Sans doute des questions d’urgences et priorités qui nous échappent.
Seuls points positifs :
Les cyclistes peuvent emprunter cette voie ; c’est quand même un minimum dans un double sens, surtout vu le nombre de fois que l’on a demandé cet aménagement.
Le marquage au sol a été effectué, ce qui porte à trois rues dans la deuxième ville de France où le marquage au sol est présent : rue Fontange (obtenu après manifestation et peinture maison), rue Moustier (où réside votre association et après demande au maire) et ici.
Bon, ok ils ont aussi un peu oublié quelques panneaux de DS2R au milieu de la rue à une intersection...
Mais ça se passe où au fait ?
C’est là que c’est marrant : Rue des Docks, autrement dit là où siège (entre autres) la direction de la voirie de MPM responsable de cet aménagement et la présidence de cet institution !
Non, sérieux ?
Si, si…