Si le but premier de nos ateliers participatifs est d’aider les cyclistes locaux à régler ou réparer leur vélo, nos ateliers acceptent les dons de vélos. Les vélos donnés sont réparés pour la plupart et revendus à prix modestes. C’est par ce moyen que notre association trouve désormais tout son financement, sachant que nos besoins sont faibles.

L’atelier d’Istres vient d’atteindre son 400ème vélo donné et c’est une bonne occasion de faire un point sur son fonctionnement.

Un local prêté par la mairie

Il ne faut jamais l’oublier : notre local istréen (situé sous les gradins du stade du CEC, voir ici) est prêté par la mairie d’Istres, sans loyer ni charge. En janvier 2018 (5 ans déjà !), nous avons signé avec la mairie une convention d’occupation tacitement reconduite, ce qui est bien pratique. C’est l’équivalent d’une subvention… sans le temps passé à en faire la demande ! Cette situation est équivalente à Martigues ou Saint-Chamas.

Sans avoir jamais été particulièrement bons, nos rapports avec la mairie d’Istres sont devenus inexistants depuis les élections municipales de 2020. La convention du local n’a cependant pas été remise en cause. Tant mieux…

L’absence de loyer ou de charge liés au local, et l’absence de salaires du fait du bénévolat à 100% de notre association nous permet de limiter l’adhésion à notre association à 5€ l’année et de faire un travail utile socialement et écologiquement, mais qui ne serait pas rentable.

Le fonctionnement de l’atelier d’Istres

Cet atelier est ouvert

  • depuis le début, 2 matinées par semaine (le samedi et le jeudi matin, 9h00-12h00)
  • depuis janvier 2023, aussi le mardi soir (17h00-20h00).

Jean-Louis est le responsable de l’atelier. Si ses compétences de mécaniciens sont constatées par tous les bénévoles à chaque séance, il est moins connu qu’on lui doit aussi l’organisation de l’atelier. Les grandes lignes de cette organisation ont été extraites du site de L’Heureux Cyclage, mais encore fallait-il aller les chercher et les adapter :

  • remplissage d’un cahier à chaque séance. C’est un historique précieux, surtout pour les bénévoles qui ont raté une ou plusieurs séances et retrouvent l’atelier dans un état très différent de celui dans lequel ils l’avaient laissé.
  • numérotation des vélos donnés (c’est ainsi qu’on en est arrivé à 400…) et que les bénévoles peuvent dire « on en est où du 236 ? », « le 324 a été vendu jeudi », « le 179 serait idéal pour l’école de vélo, on va le garder » etc…
  • chaque vélo donné a ainsi sa fiche, ce qui permet d’écrire où en est le vélo

90% des vélos donnés sont réparés et revendus entre 30 et 50€ (les vélos enfants sont souvent donnés). Les autres sont démontés et les pièces récupérées sont utilisées comme pièces de rechange.

Même si ce n’était pas prévu au départ, la réparation/revente des vélos donnés occupe 80% des heures des bénévoles. Les 20% restant sont passées à l’aide aux cyclistes qui en ont besoin pour régler ou réparer leur vélo. Ces derniers sont évidemment prioritaires. Cette seconde part donne l’impression d’augmenter lentement.

Les bénévoles :

C’est le nombre de bénévoles, et leur régularité à venir à l’atelier, qui nous permet d’assurer une ouverture régulière de l’atelier.

C’est ainsi que l’augmentation récente des bénévoles à permis d’ouvrir sur un troisième créneau (celui du mardi soir) et le présent article est l’occasion de citer (et de remercier) les bénévoles réguliers actuels :

  • Jean-Louis
  • Raymond
  • Robert
  • Jean-Marc
  • Vincent
  • Farshid
  • Adrien
  • Pascal (votre serviteur)

Le 400ème vélo (et le 399ème) :

Puisqu’il est le prétexte au présent article, parlons du 400ème vélo (et du 399ème pour plus de cohérence).

Le 400ème vélo va nous donner un minimum de travail et va nécessiter quelques pièces de rechange : il nous a été donné sans selle, la chaîne est très rouillée, les roues démontées : il est manifestement resté inutilisé pendant plusieurs années. De ce point de vue, il est représentatif de la moitié des vélos qu’on nous donne.

Mais c’est un VTT adulte, le type de vélo le plus recherché. Ça vaut le coup de passer quelques heures (de bénévolat…). On lui fera une révision complète (tous les roulements, notamment, seront au minimum graissés).

Le 399ème vélo qu’on nous a donné est représentatif de l’autre type : il semble en très bon état et nous demandera a priori beaucoup moins de travail.

Globalement, quand on nous donne un vélo, on vérifie

  • que le cadre n’est pas fissuré,
  • que le tube de selle est mobile dans le cadre (un tube de selle rouillé et « pris dans la masse » rend le vélo impossible à régler en hauteur, et en pratique inutilisable. C’est plus fréquent qu’on ne le croit),
  • que le pédalier et les pignons ont toutes leur dents,
  • que la chaîne tourne sans problème (les chaînes sont souvent rouillées, mais presque toujours récupérables, bien que parfois distendues…)
  • que les axes (roues, pédalier) ne sont pas tordus et tournent droit
  • que les vitesses passent et que la chaîne ne déraille pas
  • que les freins fonctionnent (on change fréquemment le câble, mais pas systématiquement, parfois un goutte d’huile suffit à retrouver un glissement correct du câble dans les gaines, alors que le « vieux » câble est encore mécaniquement sûr)
  • etc…

On ne s’intéresse pas à l’éclairage (les VTT, les vélos que nous voyons le plus couramment, n’en ont de toute façon pas) et encore moins à l’esthétique : les vélos sont un minimum nettoyés pour éviter de nous salir en les réparant, mais pas plus.

L’atelier en photos

L’atelier fait 34m2 avec une mezzanine qui nous permet de stocker des vélos sur lesquels on ne pense pas travailler à court terme). En ce début d’année 2023, l’atelier déborde de vélos (avis aux amateurs !) et comme en hiver on a tendance à travailler à l’intérieur, les bénévoles sont souvent les uns sur les autres en cette saison. Dès que la météo le permet, on sort les vélos qui nous encombrent le temps de l’ouverture de l’atelier, voire on travaille à l’extérieur. Le travail en extérieur est très fréquent dans notre région à la météo favorable et permet d’être très visible des gens qui passent et s’arrêtent souvent pour nous poser des questions.

Les photos ci-après ont été prises début février 2023. Même sans les bénévoles, on sent bien l’activité de notre atelier. Elles seront aussi un bon souvenir pour les bénévoles dans quelques années.

Ceux qui savent repéreront la remorque qui nous sert aux ateliers mobile et le vélo à cadre rallongé imaginé par Jean-Louis
Farshid avec le vélo qu’il a retapé pour lui-même (une exception !)

Conclusion

Fonctionner avec des bénévoles permet d’avoir une ambiance à nulle autre pareille. C’était un pari au départ, qui a été réussi, mais nous n’en doutions pas trop vu les expériences similaires partout en France. Grace notamment à l’expérience et au travail de Jean-Louis, notre rigueur est réelle et l’atelier fonctionne avec une bonne efficacité, et les compétences des bénévoles augmentent régulièrement.

Le bouche à oreille fonctionne très bien, ce qui compense une absence de communication avec la mairie devenue totale. Le supplément vélo du magazine Istres Mag de mars 2022 (voir ici), centré sur le programme de piste cyclables actuellement en chantier, et qui finit et listant les associations de la ville liées au vélo, nous a totalement ignoré. La rançon d’un esprit critique (sur les aménagements vélo) qui n’est pas remis en cause.

Les dons de vélos ne baissent pas, alors même que Déclic 13 (la société d’économie sociale et solidaire qui gère les déchetteries locales) semble avoir monté un atelier pour réparer les vélos apportés en déchetterie. L’atelier possède actuellement de nombreux vélo à vendre (avis aux amateurs !).

Même si le nombre de bénévoles augmente lentement mais régulièrement, ceux qui souhaiteraient nous rejoindre sont les bienvenus, qu’ils soient compétents ou partent de zéro. Ouvrir encore plus souvent ne serait pas un problème…

Vincent et Jean-Marc pour le traditionnel apéro de fin de séance du samedi matin