Les voyages peuvent servir à voir ce qui ce fait ailleurs mieux que chez soi. Les Pays-Bas sont, avec le Danemark (voir notre article de 2018), la référence mondiale pour ses aménagements vélo. Puisque ces vacances 2021 m’y ont poussé (les amateurs de biologie marine peuvent aller voir mon article sur le lac de Grevelingen qui ressemble beaucoup à l’étang de Berre !), le vélo au pays-Bas méritait bien un article.
Je ne prétends pas à l’exhaustivité. Les points ci-dessous sont ceux qui m’ont surpris et représentent pour moi des exemples à essayer de reproduire en France. On peut toujours rêver…
Contrairement au Danemark en 2018, je ne suis pas allé dans une grande ville, cet article restera donc seul et ne traite donc que les aménagements de campagne et de petites villes.
Un réseau dense de pistes cyclables dans lequel on se repère par les carrefours qui sont numérotés
Le réseau hollandais de pistes cyclables interurbaines est très dense. J’ai été surpris de voir des panonceaux réservés aux vélos dont les numéros changeaient régulièrement (sans logique mathématique apparente) alors que j’allais tout droit. En fait j’arrivais à un point numéroté (knooppunt) et on m’annonçait le prochain.
On trouve évidemment ces numéros sur les plans, sur site ou sur Internet, par exemple sur www.route.nl, ou sur le site de l’anwb.
Du coup, pour une balade, on a juste à retenir la liste des points par où on doit passer, au lieu de se dire « 6km sur telle route, puis 5km sur telle autre etc… Du coup l’éditeur de carte Falk a émis des petits carnets spéciaux pour les cyclistes, avec des fiches à accrocher sur le guidon.
Le système est tellement pratique qu’il a été copié en Flandres, dans les environs de Lille et même en Picardie autour de la baie de Somme. Ca finira bien par diffuser de proche en proche jusque dans les Bouches du Rhône !
Les Pays-Bas se sont mis aux ronds-points… en respectant les vélos
Les plus vieux lecteurs de ce blog se souviendront de l’arrivée en France de cette invention anglaise que la France a copié en finissant péniblement par renoncer à la priorité à droite (qui reste applicable à certains vieux ronds-points, par exemple la place de l’Étoile à Paris). Les Pays-Basont connu la même évolution : il y a 30 ans il n’y avait que quelques rares ronds-points avec priorité à droite, il y en a désormais beaucoup (la même densité qu’en France, environ).
Mais alors que les ronds-points français sont souvent des points noirs de la circulation en vélo (par exemple le rond-point Nelson Mandela à Istres, voir notre article de 2014, resté malheureusement valable) je me suis senti en sécurité sur les ronds-points hollandais. Ces ronds-points respectent les règles suivantes :
- vitesse limitée à 30 km/h (respectée, à ce que j’ai pu vivre)
- 1 seule voie de voiture
- couleur rouge de la piste cyclable, très visible (bitume teinté dans la masse)
Des pistes cyclables utilisées par les handicapés
Les handicapés circulant seuls aux Pays-Bas m’ont paru nombreux. Ils circulent généralement sur les trottoirs, mais peuvent utiliser aussi les pistes cyclables. Il faut dire que les pistes sont particulièrement roulantes et assez larges pour qu’un vélo double un handicapé. Les connexions avec les trottoirs sont soignées.
Je n’ai pas réussi à prendre beaucoup de photos, mais en voici quand même deux :
Des parkings vélos aux gares toujours aussi impressionnants
Les photos ci-dessous ont été pris à la gare de la ville de Goes, une ville de taille comparable à Martigues ou Istres, et située entre Anvers (60 km) et Rotterdam (80 km). Il y a des parkings vélos des deux côtés de la gare.
On ne me l’a jamais expliqué, mais il est évident que les hollandais ont plusieurs vélos, qui roulent mais très basiques (pas trop chers), et que si ils effectuent des trajets « pendulaires » passant par le train pour leur travail, ils ont
- un vélo pour aller de chez eux à la gare, et qu’ils vont laisser au parking de la gare pendant leur journée de travail
- un autre vélo qui les attend à la gare d’arrivée, pour aller de la gare à leur travail. Ce second vélo passe logiquement les nuits, les week-ends et les vacances dehors à la gare du lieu de travail
A noter que toutes la société néerlandaise qui exploite les gares au niveau national a créé un service de location de vélo, national, OV-Fiets, qui est très populaire, il a sa page sur le Wikipedia français, et l’excellent blog de vélo orléanais Jeanne à vélo en a fait un article.
Beaucoup de carrefours de campagnes sont multimodaux
Une des choses qui m’ont le plus surpris, ce sont des carrefours assez loin de tout, et généralement équipés de :
- parking de voiture, avec table pour attendre de manière conviviale et confortable
- parking vélo (arceaux)
- arrêt de bus
Les exemples suivants sont assez parlants j’espère.
Les chaussidoux (et autres) sont une réalité…
Les routes où les vélos sont prioritaires et les voitures sont ralenties (et éventuellement ont interdiction de doubler) sont nombreux.
Conclusion
Quand on rentre en France, on commence par pleurer sa mère… Puis on se remotive pour aller voir les élus !