Le ministre des transports F. Cuvillier a réuni hier le comité de pilotage du Plan d’Action Mobilités Actives (PAMA). Pour cette seconde réunion, les ateliers vélo participatifs ont enfin pu être représentés par leur réseau national, L’Heureux Cyclage.
Les citoyens doivent être mieux représentés
Aux cotés de son partenaire historique la FUB, L’Heureux Cyclage siège désormais pour représenter l’intérêt des usagers des ateliers vélo participatifs et des services associés. Pourtant, cela n’aura pas été sans mal : "Nous avons écrit à Monsieur le Ministre en septembre 2013, mais sans jamais être invités aux travaux. Ce qui pour nous était incompréhensible au regard des 30 000 usagers qui adhèrent aux quelques 100 ateliers vélo en France", explique Romain Denoyer, le porte-parole du réseau. Et si L’Heureux Cyclage est maintenant satisfait de faire partie du comité de pilotage, reste encore à voir ce qui en sortira concrètement. Car pour l’instant, le PAMA ne prévoit aucun dispositif opératoire pour soutenir développement des ateliers vélo et de leurs activités. Seule la mesure 13 prévoit de mettre en place un groupe de travail sur les perspectives de structuration des filières de réemploi des vélos (voir dossier de presse du ministère). L’Heureux Cyclage se félicite bien sûr de la mise en place de ce groupe, et veillera à ce que cette démarche ne se limite pas à des réflexions générales mais puisse être traduite en actes.
Du concret pour la mobilité vélo
Si tous les acteurs s’accordent aujourd’hui à dire qu’il faut développer l’usage des modes actifs en général et du vélo en particulier, cela doit être suivi de dispositifs concrets. Pour Romain Denoyer, "les ateliers vélo sont à l’heure actuelle portés par des associations qui ne bénéficient d’aucun soutien spécifique à l’échelle nationale. L’appel à projet de l’État "Transport collectif et mobilité durable", par exemple, qui prenait en compte l’aménagement de parkings à vélos, excluait par ailleurs les initiatives citoyennes". Pourtant, c’est bien dans les projets citoyens qu’on trouve de l’innovation sociale : les ateliers vélo constituent des lieux accessible à tous, qui permettent aux cyclistes quotidiens d’acquérir, entretenir, et réparer leur équipement. Car pour pouvoir faire usage du vélo, déjà faut-il accéder à un vélo en état de fonctionnement. Depuis le début des années 2000, le nombre d’ateliers vélo croît en moyenne de 40% par an, s’accompagnant d’une forte croissance du nombre d’usagers (voir le panorama des ateliers) : ils répondent à un véritable besoin, le PAMA, doit prévoir des mesures concrètes pour les soutenir.
Emplois : un secteur en mutation
Satisfaisant un besoin de services des cyclistes, les ateliers vélo créent également les emplois de demain. Leur développement s’accompagne d’une professionnalisation des structures, dont certaines embauchent plusieurs salariés et tendent vers l’autofinancement. Cette activité, qui se veut complémentaire de celle des vélocistes, entend bien dessiner un modèle économique nouveau. Pour Romain Denoyer, "le modèle reposant sur le vélo à bas prix, de mauvaise qualité, jetable en quelques années, doit prendre fin. La soutenabilité écologique nous impose de repenser la filière avec des produits à haute valeur ajoutée et réparables. Les ateliers vélo sont un pivot incontournable de cette nouvelle donne qui profitera aux constructeurs, aux distributeurs, et aux réparateurs". L’Heureux Cyclage s’est déjà engagé dans cette voie, et compte bien poursuivre au sein du comité de pilotage du PAMA et de ses groupes de travail son engagement en ce sens.
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