Voici un article que Récup’R a écrit pour la magazine de Vélo-Cité d’Avril 2016.


Bavoirs_Lise_RecupR

Les Bavoirs de Lise !

Installée dans le quartier Belcier à Bordeaux, l’association Récup’R encourage le « faire soir-même ». Ses adhérents apprennent à coudre leur vêtements et à réparer eux-mêmes leur vélo.

Maria, Annie et Pierre viennent coudre leurs vêtements. Laurent, Todd et Annabelle viennent réparer leurs vélos. Pour des raisons pratiques ou personnelles, par passion ou par curiosité, ils ont opté le « faire soi-même », le DIY, « Do It Yourself » en anglais. Ils ont adhéré à l’association Récup’R pour cette raison comme 90 % des adhérents interrogés en juillet 2015.

50 000 cyclistes français participent à un atelier de recyclage de vélos, selon le chiffre publié en mars dernier par l’Heureux Cyclage, le réseau national des ateliers participatifs et solidaire d’autoréparation de vélo. Membre de l’Heureux Cyclage, Récup’R agit en récoltant quelques 360 vélos par an et leur donne une seconde vie. Chaque année deux millions de bicyclettes sont achetées en France et 1,5 millions sont jetées, des vélos qui pourraient être récupérés, remployés, récupérés, être réintégrés dans l’économie circulaire. Pour Récup’R, moins de vélos dans les poubelles c’est davantage de vélos sur la route !

Réduire le budget vêtements
Même combat au premier étage de Récup’R où est installé l’atelier couture. En mettant à la disposition de ses adhérents le matériel nécessaire (machines familiales ou industrielles, fils, tissus, mercerie, etc.), l’association permet de réparer un vêtement ou de fabriquer le sac de ses rêve. Marion, l’animatrice de l’atelier, est là pour répondre aux questions, pour donner l’exemple. Les heures passées à l’atelier sont un temps de partage, de détente comme un moyen de réduire l’enveloppe budgétaire dédiée à l’achat de vêtement. En 2014, les Français ont consommé quelques 30,7 milliards d’euros en produits textiles et d’habillement, un chiffre qui n’a cessé de baisser depuis 2011 (selon l’Institut Français de la Mode). Cela représente environ 11kg par an et par habitant. Pour Maria, adhérente à Récup’R depuis un an, le compte est vite fait : « les vêtements sont de plus en plus chers et de moindre qualité, ils ne durent même pas un an, alors autant les faire soi-même. » Interrogé en juillet 2015, les adhérents de l’association on répondu y venir pour « faire des économies » (36%), « réduire les déchets » (54%) et « pour le lien social, la convivialité » (64%).

La parité est respectée parmi les 400 adhérents à l’association et un adhérent sur cinq fréquente à la fois l’atelier couture et l’atelier vélo. Les filles sont plus nombreuses à l’étage couture, les garçons majoritaires au « garage », l’atelier vélo tenus par deux salariés. Pour faire tomber les barrières, l’association a lancé, chaque troisième lundis de chaque mois, les Biclouves, un atelier de mécanique réservé aux femmes et aux transsexuels. Les participantes témoignent de leurs difficultés à « entrer dans un monde avec son fonctionnement et ses codes ». « Pas toujours évident en tant que débutant de se retrouver dans la démarche de « faire soi-même » face à son vélo … alors qu’on y connait rien ! » témoigne une adhérente. Aux Biclouves, elles se disent plus à l’aise pour poser « plein de questions avant d’être un peu autonome ».