Autour de 300 personnes ont participé à cette sidérale véloparade printanière, le samedi 13 avril 2013.

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Affiche véloparade 2013-04-13 L’espace

Nous avons eu du nez avec cette date, véritablement premier jour du printemps après un hivers long, humide et gris.

Des escouades de participants ont défilé en apaisant les boulevards puis en égaillant le centre ville piéton de Grenoble, accompagnés par une batoucada mollet-tractée.

Le parcours

Discours à la pause

Cyclistes, cyclistes,

A la fin du siècle dernier, un constructeur d’auto français déclarait dans une publicité : "Et si le vrai luxe, c’était l’espace ?".
Aujourd’hui, le p’Tit véLo vous propose bien mieux : L’espace, oui ! mais à vélo…

Car le vélo, par sa conception ouverte, vous offre un espace intérieur sans limite.
Car le vélo, par son encombrement réduit, n’empiète par sur l’espace de vos voisins.
Car se déplacer au quotidien à vélo, c’est évoluer dans une nouvelle dimension : de l’espace public tu jouis sans entrave !

Le satellite Planck, qui a fait parler de lui il y a quelques semaines, a montré que l’univers est plat et qu’il présente une géométrie euclidienne. Notre espace urbain euclidien, approximons le par un espace 2D et plan qui semble adapté à la topologie grenobloise.

Dans ce plan, nous pouvons modéliser les voitures par des rectangles de 2x4m. Et ces rectangles se déplacent le long de rubans de 3 m de large, les rues. Et vous imaginez bien que dans ce modèle, si un conducteur stoppe son rectangle pour aller acheter du pain ("il en a pour deux minutes"), c’est le blocage complet des véhicules suivants.

Les vélos, quant à eux, seront approximés par des segments de droite monodimensionels de 2m, on néglige leur largeur. Un objet 1D qui évolue dans un espace 2D, ça passe toujours. C’est pourquoi à vélo, le même espace urbain est plus vaste qu’en voiture, d’où une liberté de mouvement infiniement plus importante.

Reste que nous partageons cet espace avec les conducteurs de véhicules motorisés qui, en plus d’être handicapés par la surface de leurs engins, ont une perception limitée de l’espace qui les entoure. Alors que le cycliste (comme le piéton) entend et voit tout ce qui se passe dans son espace proche, le conducteur est quasiment sourd et partiellement aveugle. Il y a deux semaines, à Grenoble, un matin, une femme qui se rendait à son travail à vélo est morte écrasée par un camion. Elle roulait sur une bande cyclable, à la droite de ce poids lourd lorsqu’il a tourné à droite, sans la voir, et il lui a roulé dessus.

Notre légèreté et notre mobilité, c’est notre liberté mais aussi une vulnérabilité.

Des règles régissent l’usage des voies urbaines, c’est le code de la route. Mais ce code a été calibré pour les véhicules motorisés. Il doit évoluer mais cela prendra du temps.

Surtout, de nombreuses études montrent que plus il y a de cycles sur la chaussée, plus ils sont respectés par les automobilistes. C’est pourquoi, depuis presque 20 ans, le p’Tit véLo fait son possible pour mettre un maximum de personnes en selle.

Nous l’avons vu : le vélo transforme l’espace physique en nous faisant changer de dimension (et le luxe, on s’en fout).
Nous le savons : le vélo libère aussi nos espaces imaginatifs et créatifs, il favorise les espaces de convivialité, il rend la ville et ses habitants plus vivants.

Merci à tous d’occuper l’espace aujourd’hui,
Vive la rue publique et vive la vélorution !